La fête du cidre à Glomel
Notice
Dans une ferme des Côtes du Nord à Glomel, c'est la fête du cidre. Les pommes sont récoltées, puis mises dans un pressoir afin d'en extraire le jus. La fabrication du cidre se fait en musique, sur des airs de clarinette et d'accordéon.
Éclairage
Le cidre fait partie de la mémoire bretonne, que ce soit en pays breton – comme le rappelle, le 15 août, la nuit du cidre de la Forêt Fouesnant – ou en pays Gallo où il figurait sur les tables à tous les repas. Si son histoire est très ancienne, il s'est développé en Haute-Bretagne à partir du XVIe siècle mais il n'y devient abondant qu'au XIXe lorsque les pommiers apparaissent dans tous les champs : l'Ille-et-vilaine est alors le plus productif des départements cidriers français.
Si son usage est très répandu dans l'Ouest, le cidre n'aura pas le destin économique du vin. A cela plusieurs explications peuvent être données : la production de pommes est aléatoire selon les années, la stabilisation du goût est demeurée longtemps impossible, aussi le paysan breton a-t-il fait du pommier une culture complantée dans les prés et les champs de céréales, qui ne méritait pas de soin particulier.
Au début de l'automne, les pommes étaient gaulées puis broyées dans une tour à piler dont la meule était entraînée par un cheval. Dernière opération : un pressoir à vis permettait d'extraire par serrage le jus du marc disposé en couches successives avec de la paille. Le résultat de cela était souvent un produit de qualité médiocre qui supportait mal la concurrence, mais chacun appréciait son produit ...
Pourtant une partie non négligeable de la production allait à l'exportation, vers l'Allemagne par exemple, qui était grande consommatrice de jus de pommes et de cidre. Mais il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour que des industriels bretons fassent du cidre un produit de qualité constante qui a dans certaines zones mérité une AOC (Cidre de Cornouailles en 1996). On ne peut parler du cidre sans évoquer un produit dérivé : l'eau de vie encore nommée "goutte" ou "lambig" qui permettait d'écouler dans chaque ferme une production parfois excédentaire. Si le "privilège" des "bouilleurs de crus" est toujours d'actualité, l'interdiction de la distillation à domicile a entraîné la disparition des alambics qui sillonnaient les routes bretonnes à l'automne.