Manifestation des légumiers bretons
Notice
Les producteurs de légumes bretons se sont rassemblés à Rennes pour manifester. Ils font face à une crise qui menace leurs exploitations et toute l'économie de la région.
Éclairage
Entre avril et novembre 2004, les légumiers renversent des tonnes de choux-fleurs sur les routes de la région malouine et du pays léonard. La Bretagne compte environ 2500 producteurs de choux-fleurs qui vendent environ 200 millions de têtes. Cette culture connaît régulièrement des crises car elle est très dépendante des variations climatiques, et en 2004 tout va mal.
Les prix trop bas du marché sont la cause de la colère des légumiers qui estiment que le prix de vente est largement inférieur au prix de revient. Ils accusent la concurrence des pays de l'Est (Ukraine, Pologne), récemment entrés dans l'Europe, qui cultivent les légumes à des coûts beaucoup moins élevés. Mais d'autres causes peuvent être évoquées : la consommation française qui est moindre, la production anglaise qui a connu une croissance récente, les industries alimentaires qui cherchent les marchés les plus avantageux.
En 2004, les légumiers souhaitent le retour à des montants compensatoires qui ont été supprimés en 2002, à la demande de la commission européenne. Les montants compensatoires avaient été fixés à la demande de la France en 1969 pour soutenir les pays dotés d'une monnaie forte qui pénalise leurs exportations. Ils feront l'objet de multiples manifestations car selon la conjoncture économique internationale, les montants compensatoires peuvent paraître successivement favorables ou défavorables au monde agricole.
En fait, le secteur légumier, qu'il s'agisse de choux-fleurs, de poireaux (crise en 2007) ou de tomates, paraît très fragile depuis une vingtaine d'années et les manifestations sont récurrentes. Ce secteur qui demeure dépendant des contraintes climatiques subit aussi les effets de la concurrence internationale alors que les aides de l'Etat, limitées par la politique agricole européenne, sont de plus en plus difficiles à obtenir.
Sur ce sujet, voir La SCNF porte plainte contre les légumiers bretons.