Naufrage du pétrolier Erika
Notice
Pris dans une forte tempête, le pétrolier maltais Erika s'est brisé en deux ce matin au large de Penmarc'h dans le Finistère. L'équipage a été secouru. Le risque de pollution, par marée noire, n'est pas exclu. Le plan Polmar a été déclenché.
Éclairage
La Bretagne est une des régions les plus exposées aux risques de marées noires : le Boehlen en 1976 au large de l'île de Sein, l'Olympic Bravery en 1976 au large de Ouessant, l'Amoco Cadiz en 1978 au large du Finistère, le Gino en 1979 au large de Ouessant, le Tanio en 1980 au large de Batz ou encore l'Erika en 1999. Paradoxe de ces histoires, la Bretagne ne ressemble en rien aux autres zones exposées du globe. En effet, cette province ne possède aucune exploitation pétrolière. Mais la moitié du trafic mondial d'hydrocarbures passe au large de la Bretagne. En outre, les risques de marées noires sont d'autant plus forts que les vents et courants dominants rabattent bien souvent les déversements sur le littoral. Après la catastrophe en 1967 du Torrey Canyon et de ses 120 000 tonnes d'hydrocarbures déversés sur les littoraux britanniques et français, un système juridique international régulant les problèmes de responsabilité et d'indemnisation est mis en place. En outre, l'État en France se dote d'un plan de prévention et lutte contre les pollutions maritimes (POLMAR). Dans les années 1980, de nouveaux systèmes de surveillance et d'aide pour les navires en difficulté sont mis au point. Toutes ces mesures témoignent de la prise de conscience des conséquences catastrophiques - économiques (fuite des touristes et absence de pêche), sanitaires et écologiques - des marées noires. Toutefois, en 1999, la catastrophe de l'Erika montre à nouveau la nécessité de la vigilance : 400 km des côtes françaises sont souillées par les hydrocarbures, le nombre d'oiseaux morts est estimé entre 150 000 et 300 000 et le poids des déchets versés dans l'océan est estimé à 250 000 tonnes.
Bibliographie :
- Jean-Baptiste Henry "Marées noires", Alain Croix et Jean-Yves Veillard (dir.), Dictionnaire du Patrimoine breton, Rennes, Apogée, 2001.