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Un cercueil du Moyen Age découvert à Quimper

06 juin 1998
02m 03s
Réf. 00319

Notice

Résumé :

Dans le cadre de fouilles archéologiques réalisées place Laënnec à Quimper, des archéologues ont découvert le cercueil d'un enfant, datant du Moyen Age. Son état de conservation exceptionnel apporte aux scientifiques d'importantes informations.

Type de média :
Vidéo - Journal télévisé
Date de diffusion :
06 juin 1998
Source :
FR3 (Collection: JT Rennes midi )
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

Au cœur de Quimper, les fouilles de diagnostic puis de sauvetage conduites au pied de la cathédrale par l'archéologue Jean-Paul Le Bihan ont apporté beaucoup à l'histoire médiévale de la ville.

Elles ont été l'occasion de mettre à jour des vestiges qui s'étendent sur plus de 1000 m². La dendrochronologie (méthode de datation par l'étude des anneaux de croissance des troncs d'arbres) a permis de dater des pièces de bois du XIe siècle qui prouvent la présence d'un noyau urbain centré autour d'une petite cathédrale, et incluant un cimetière. Les vestiges trouvés dans ce cimetière - dont deux cercueils d'enfants de la fin du XIIIe siècle - sont exceptionnellement bien conservés. Le bon état des sépultures a permis de décrire avec précision la nature et la chronologie des gestes de fabrication des cercueils, de la mise en bière et du montage des coffres autour de leur corps emmaillotés.

Ces campagnes de fouilles menées activement sur la ville et les campagnes environnantes depuis plus de 30 ans font de Quimper la ville de Bretagne dont l'histoire ancienne et médiévale est la mieux connue.

Bibliographie :

- Jean-Paul Le Bihan "Quimper au Moyen Age : les vestiges de la place Laennec", Bulletin annuel - Société d'archéologie et d'histoire du pays de Lorient, 2002-2003.

Martine Cocaud

Transcription

Journaliste
A Quimper, la grande place de Laënnec du centre ville cache vraiment de véritables richesses. Les archéologues viennent de trouver un cercueil datant du Moyen-Âge, dont l'état de conservation est exceptionnel. Reportage de Muriel Le Morvan, Catherine Sani.
Muriel Le Morvan
C'est le deuxième cercueil exhumé du chantier de la place Laënnec qui est considéré par les scientifiques comme exceptionnel. Il suffit, pour cela, d'entendre leurs exclamations au moment de son ouverture dans un laboratoire parisien.
(bruits)
Jean-Paul Le Bihan
Dans le cercueil précédent, l'état de conservation était intéressant mais moins que celui-là. Et on a immédiatement, d'une part senti qu'on avait beaucoup d'informations scientifiques, et puis aussi, bon, tout simplement l'émotion parce que c'est quand même un enfant de 18 mois.
Muriel Le Morvan
Mais c'est en découvrant le cerveau du bébé que les scientifiques ont vraiment ressenti un choc émotionnel fort.
Jean-Paul Le Bihan
Un état de conservation d'un cerveau comme celui-là est exceptionnel, parce qu'on a des cerveaux mais généralement, ils sont pétrifiés, ils sont à l'état de fossile, si vous voulez. Tandis que là, effectivement, il a conservé encore une certaine souplesse dans les tissus.
Muriel Le Morvan
Alors que le cerveau a été confié à un spécialiste de l'hôpital de Garches, d'autres chercheurs ont déjà pu établir que le cercueil avait été monté autour du corps de l'enfant, enveloppé dans un linceul de cuir, le tout étant maintenu par des liens en fibres végétales. L'ensemble a été miraculeusement conservé grâce à la préservation et à la nature du sous-sol de la place Laënnec.
Jean-Paul Le Bihan
Nous savons très clairement qu'il est constitué d'un énorme banc d'argile extrêmement fine, extrêmement pure et homogène qui crée, en fait, en elle-même, un milieu, justement, homogène parfait, et c'est ce qui est important pour une conservation de matières organiques, c'est non seulement le milieu mais aussi... comment ? sa fiabilité, sa stabilité dans le temps.
Muriel Le Morvan
La place est d'ores et déjà recouverte avec maintes précautions pour que dans le courant du prochain millénaire, d'autres archéologues puissent s'intéresser aux centaines de cercueils qui y demeurent.