Les Grandes Fêtes Interceltiques et de Cornouailles

23 juillet 1950
02m 06s
Réf. 00008

Notice

Résumé :

Les Fêtes de Cornouailles réunissent à Quimper les pays Celtes de Bretagne, d'Irlande, d'Ecosse, du Pays de Galles qui célèbrent leur amitié. Ils défilent dans les rues de la ville en costume folklorique, au son de la musique traditionnelle.

Date de diffusion :
27 juillet 1950
Date d'événement :
23 juillet 1950

Éclairage

Le Festival de Cornouaille est ancien : près de quatre générations de festivaliers. Ancré dans une région - la Bretagne -, dans une ville - Quimper - et, plus que tout, enraciné dans une culture dont il est devenu, au fil des décennies, un rendez-vous incontournable.

De 1923, année de sa création par Louis Le Bourhis, jusqu'aux plus récentes éditions, le Festival de Cornouaille est devenu un symbole : son histoire et son évolution sont liées à celles de la Bretagne et du peuple breton. La première manifestation d'après-guerre, en 1947, n'est qu'une fête folklorique de quatre heures. Les compromissions nazies des autonomistes bretons, très minoritaires, l'expliquent. Mais François Bégot, Pierre Jakez Hélias et Joseph Halleguen relancent les "Grandes Fêtes de Cornouaille" en 1948, avec le soutien de leur créateur. Le programme de cette édition prévoit alors un seul jour de fête, le quatrième dimanche de juillet. Elle bénéficie toutefois du foisonnement généré par des gens comme Polig Montjarret, fondateur du premier bagad, celui des cheminots de Carhaix. Finalement, 10 000 personnes se rassemblent au théâtre de verdure quimpérois pour assister au spectacle proposé par quelques 200 participants.

Au cours de ces fêtes, il faut également désigner "la jeune fille idéale de la plus belle des provinces", reprenant ainsi une pratique qui fut en vigueur de 1923 à 1938. Mais très vite, le clergé s'oppose à cette "fête de la Reine", qu'il assimile clairement à une reine de beauté. A la suite de cet incident, il s'en est fallu de peu pour que les fêtes se déroulent sans élection. En 1949, ces dernières connaissent un second souffle et prennent plus d'ampleur : elles s'étendent sur près d'une semaine, du 17 au 24 juillet et s'appuient davantage sur les cercles celtiques que sur les reines représentant diverses communes de la Cornouaille. Par la suite, de nombreux groupes folkloriques se créent et s'organisent. La Bretagne et plus précisément Quimper, se font connaître à travers le monde. C'est l'époque où la Bretagne devient un lieu attractif pour le tourisme national et international.

Les Grandes Fêtes de Cornouaille ne se limitent plus au folklore breton et à la tradition populaire mais, à l'aube de la décennie 1950, elles s'ouvrent à d'autres cultures du monde. En représentant le folklore celte, elles symbolisent l'entente des Celtes de France et de Grande-Bretagne. En 1950, Quimper accueille notamment les Celtes d'Ecosse et du Pays de Galles. En quelques années, les Fêtes de Cornouaille deviennent la première manifestation culturelle bretonne et une des plus importantes manifestations celtiques au niveau européen. Dans les années 1960-1970 et surtout après 1968, elles seront privilégiées par des mouvements qui entendent réagir devant la menace de disparition de la langue, de la culture, bref de l'identité bretonne. Tout ce courant s'inscrit dans un élan plus large de redécouverte du patrimoine qui prend en Bretagne une vigueur particulière et a le soutien d'organismes officiels. En 1981, les "Fêtes de la Cornouaille" deviennent le "Festival de Cornouaille". Certains craignent une perte d'identité, d'autres y voient une appellation plus proche de la réalité bretonne entre projection dans l'avenir et culture et tradition.

François Lambert

Transcription

(Musique)
Commentateur
Quimper, capitale de la cornouaille bretonne, a reçu cette année des délégations de toute la Bretagne et de toutes les régions celtes d'outre-manche, pour célébrer à l'ombre de sa cathédrale, les grandes fêtes interceltiques et de cornouaille. Toutes les cités bretonnes avaient tenu à participer avec les envoyés de l'Irlande, de l'Ecosse, de la Cornouaille britannique, du Pays de Galle et de l'île de Man, à ces festivités qui disent bien la force des liens qui unissent tous les peuples celtiques, en deçà et au-delà de la Manche. La grande réunion de Quimper était beaucoup plus qu'une assemblée du folklore celte, elle était la réalité vivante de l'entente cordiale entre les celtes de France et les celtes de Grande-Bretagne.
(Musique)
Commentateur
Après les Irlandais, les Ecossais et les Gallois, c'est le défilé de toutes les délégations du Pays d'Armor, de Pont-Aven à Plougastel, de Saint-Pol de Léon à Auray, des centaines de Bretons et de Bretonnes étaient venus dire toute la force des traditions de leur folklore et la vie de la musique qui, depuis des siècles, animent toutes les fêtes de Bretagne.