Les Grandes Fêtes Interceltiques et de Cornouailles
Notice
Les Fêtes de Cornouailles réunissent à Quimper les pays Celtes de Bretagne, d'Irlande, d'Ecosse, du Pays de Galles qui célèbrent leur amitié. Ils défilent dans les rues de la ville en costume folklorique, au son de la musique traditionnelle.
Éclairage
Le Festival de Cornouaille est ancien : près de quatre générations de festivaliers. Ancré dans une région - la Bretagne -, dans une ville - Quimper - et, plus que tout, enraciné dans une culture dont il est devenu, au fil des décennies, un rendez-vous incontournable.
De 1923, année de sa création par Louis Le Bourhis, jusqu'aux plus récentes éditions, le Festival de Cornouaille est devenu un symbole : son histoire et son évolution sont liées à celles de la Bretagne et du peuple breton. La première manifestation d'après-guerre, en 1947, n'est qu'une fête folklorique de quatre heures. Les compromissions nazies des autonomistes bretons, très minoritaires, l'expliquent. Mais François Bégot, Pierre Jakez Hélias et Joseph Halleguen relancent les "Grandes Fêtes de Cornouaille" en 1948, avec le soutien de leur créateur. Le programme de cette édition prévoit alors un seul jour de fête, le quatrième dimanche de juillet. Elle bénéficie toutefois du foisonnement généré par des gens comme Polig Montjarret, fondateur du premier bagad, celui des cheminots de Carhaix. Finalement, 10 000 personnes se rassemblent au théâtre de verdure quimpérois pour assister au spectacle proposé par quelques 200 participants.
Au cours de ces fêtes, il faut également désigner "la jeune fille idéale de la plus belle des provinces", reprenant ainsi une pratique qui fut en vigueur de 1923 à 1938. Mais très vite, le clergé s'oppose à cette "fête de la Reine", qu'il assimile clairement à une reine de beauté. A la suite de cet incident, il s'en est fallu de peu pour que les fêtes se déroulent sans élection. En 1949, ces dernières connaissent un second souffle et prennent plus d'ampleur : elles s'étendent sur près d'une semaine, du 17 au 24 juillet et s'appuient davantage sur les cercles celtiques que sur les reines représentant diverses communes de la Cornouaille. Par la suite, de nombreux groupes folkloriques se créent et s'organisent. La Bretagne et plus précisément Quimper, se font connaître à travers le monde. C'est l'époque où la Bretagne devient un lieu attractif pour le tourisme national et international.
Les Grandes Fêtes de Cornouaille ne se limitent plus au folklore breton et à la tradition populaire mais, à l'aube de la décennie 1950, elles s'ouvrent à d'autres cultures du monde. En représentant le folklore celte, elles symbolisent l'entente des Celtes de France et de Grande-Bretagne. En 1950, Quimper accueille notamment les Celtes d'Ecosse et du Pays de Galles. En quelques années, les Fêtes de Cornouaille deviennent la première manifestation culturelle bretonne et une des plus importantes manifestations celtiques au niveau européen. Dans les années 1960-1970 et surtout après 1968, elles seront privilégiées par des mouvements qui entendent réagir devant la menace de disparition de la langue, de la culture, bref de l'identité bretonne. Tout ce courant s'inscrit dans un élan plus large de redécouverte du patrimoine qui prend en Bretagne une vigueur particulière et a le soutien d'organismes officiels. En 1981, les "Fêtes de la Cornouaille" deviennent le "Festival de Cornouaille". Certains craignent une perte d'identité, d'autres y voient une appellation plus proche de la réalité bretonne entre projection dans l'avenir et culture et tradition.