Les 80 ans des HLM rennais

Dans la seconde moitié du XIXe siècle en France, le logement des plus pauvres devient un objet de préoccupation grandissante. Les philanthropes et les médecins dénoncent l'insalubrité et l'exiguïté de certains logements responsables selon eux de la propagation de maladies. En 1889, la Société française des habitations à bon marché (SFHBM), société privée à caractère philanthropique visant à promouvoir l'action en faveur des HBM, voit le jour. Mais il faut attendre la loi Strauss de 1906 permettant aux communes d'intervenir dans le logement social et celle de 1912 (loi Bonnevay) qui autorise la création par les collectivités locales d'offices d'HBM pour que l'Etat et les collectivités territoriales puissent être à l'origine de la construction de logements sociaux. Au départ, ces logements sont destinés aux ouvriers travaillant dans les usines nouvellement créées pendant la révolution industrielle. Progressivement, leur accès s'est élargi à tous les ménages ayant des faibles revenus.

A Rennes, des initiatives privées et individuelles voient également le jour dès la seconde moitié du XIXe siècle. Mais la municipalité rennaise ne prend en charge la création de HBM qu'à partir des années 1920. En 1919, le conseil municipal de la ville demande la création d'un organisme de logements sociaux. C'est chose faite en 1921 avec la création, par le Conseil Général d'Ille-et-Vilaine, de l'Office Public Départemental d'Habitations à Bon Marché. Ce reportage, diffusé en 2001, alors que les HLM (Habitations à loyer modéré) rennais fêtent leurs quatre-vingt ans d'existence dans la capitale bretonne, est l'occasion de dresser un bilan du logement social à Rennes.

Construit entre 1928 et 1933, le Foyer Rennais est la première réalisation concrète de l'Office, et permet à près de 160 familles de découvrir le confort. Dès la fin des années 1920, l'Office participe également, en partenariat avec l'Université, à la construction d'une Maison des étudiantes rue Jules Ferry et d'une cité des étudiants boulevard de Sévigné. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que les HBM se transforment en HLM en 1950, la ville de Rennes doit faire face à une demande croissante en logements. Les efforts de la municipalité sont principalement dirigés vers deux projets : Maurepas (plus de 600 logements) et Gros Chêne (plus de 900 logements). Après 1960, l'arrivée de nouvelles populations due principalement à l'implantation de Citroën et à l'exode rural, conduit à accentuer les efforts de construction. De nombreux logements sont construits dans la ZUP (Zone à urbaniser en priorité) de Villejean et dans celle du Blosne. En 1987, l'Office Départemental d'HLM devient Office Public d'Aménagement et de Construction (OPAC). Pendant ces mêmes années, le logement social change de physionomie. Les barres HLM cèdent leur place à des constructions de moindre hauteur, organisées en petits collectifs comme c'est le cas dans les quartiers de Patton et de Beauregard. La demande est désormais plus qualitative.

Bibliographie :

Benjamin Sabatier, "Les origines du logement social à Rennes ou le temps des habitations à bon marché", consulté le 30 octobre 2009.