Simone Chaye, résistante
Notice
Native de Dinan, Simone Chaye a reçu la médaille des Justes, pour son action durant la guerre. Femme de Gauche, elle milite dès les années 30 puis s'engage dans la Résistance. Avec son groupe Fraternité, elle a sauvé de nombreux enfants juifs.
Éclairage
Pendant la période d'Occupation de la France par l'Allemagne nazie, entre 1940 et 1945, le régime de Vichy collabore avec le régime nazi et recense puis organise la déportation de nombreux Juifs (au total plus de 75 000 personnes).
Née en 1907 et originaire de Dinan, Simone Chaye est issue d'une famille fortement attachée aux valeurs républicaines, ce qui fait d'elle une femme militante, engagée dans l'action politique et sociale. En 1941, Simone Chaye, qui vit alors à Neuilly-sur-Seine (Île de France), devient membre du Mouvement National Contre le Racisme (MNCR) fraîchement créé, un groupe résistant qui propose son aide aux familles juives en difficulté, et notamment aux enfants menacés de déportation. Ce groupe clandestin agit avec l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide. Après la grande rafle du Vélodrome d'Hiver des 16 et 17 juillet 1942 à Paris, pendant laquelle plus de 13000 Juifs sont arrêtés et déportés, Simone Chaye, avec l'aide notamment de Marguerite Camplan, prend en charge de nombreux enfants dont les parents ont été déportés, et les place dans des familles d'accueil à la campagne, leur procurant de faux papiers, de quoi se nourrir, et organisant des collectes d'argent pour payer leur pension. Après la guerre, elle a créé l'association "Renouveau", qui s'occupe d'enfants orphelins.
En 1997, à l'âge de 90 ans, elle est nommée "Juste parmi les nations", et reçoit pour cela la médaille des Justes en 1998. Ce titre, tiré d'une expression juive que l'on retrouve dans le Talmud, est décerné par l'Etat d'Israël à des personnes non-juives qui ont apporté de l'aide à des Juifs menacés pendant la Seconde Guerre mondiale, qui ont eu conscience que cette aide pouvait leur coûter la vie et qui n'ont réclamé aucune contrepartie. Depuis 1963, c'est une commission présidée par le juge de la Cour Suprême d'Israël qui nomme les Justes. Ce titre donne droit à un versement mensuel, à une assistance en cas de difficulté, et les noms des Justes parmi les nations sont gravés sur le mur d'honneur dans le jardin des Justes du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem. La mémoire de ces personnes est relayée en France par le Comité Français pour Yad Vashem, association créée en 1989, composée surtout de bénévoles qui se chargent de collecter les noms de victimes de la Shoah et de Justes, et de transmettre leur histoire. Aujourd'hui, plus de 20 000 personnes de 41 pays ont obtenu le titre de "Juste", dont 2 700 en France.
Le 20 avril 2009, une plaque commémorative est inaugurée sur la façade de la synagogue de Neuilly-sur-Seine, sous la liste des déportés de la commune, sur laquelle figurent les noms des huit Justes de Neuilly, parmi lesquels Simone Chaye.
Bibliographie :
Lucien Lazare, Dictionnaire des Justes de France, éditions Fayard et Institut Yad Vashem de Jérusalem, 2003.