Al laezh e Breizh [La production et la transformation du lait]
Notice
Ur beizantez o werzhañ amann war ar marc'had ha daou saver saout, tad ha mab, o kontañ ar cheñchamantoù 'zo bet en o ziegezh evit modernaaat : meur a zoare a zo da broduiñ laezh e Breizh e 1972, un nebeut mizioù a-raok brezel al laezh. [De la paysanne qui vend son beurre sur les marchés à l'exploitation familiale – père et fils – qui a modernisé son installation pour produire plus de lait, un aperçu de la production laitière en Bretagne, quelques mois avant la grève des livraisons, la célèbre guerre du lait menée dans l'Ouest pour obtenir de meilleurs prix. ]
Éclairage
Daoust ma chom, e 1972, peizanted bihan o werzhañ amann war ar marc'hadoù, evel ar vaouez a weler o respont da Fañch Broudic, eo produet an darn vrasañ eus ar laezh Breizh war ur mod greantel. Milieroù a dud a denn o c'hounidegezh eus al laezh, war ar maezioù, met ivez en uzinoù e lec'h ma treuzfeurmer al laezh. Brasaet eo bet an atantoù, mekanikoù a zo bet staliet, kontrolet e vez al laezh alies, kresket eo an niver a bennoù chatal e pep tiegezh ha gwerzhañ a ra ar broduerien o laezh d'ur c'hooperativ, hervez prizioù ar marc'had, ha n'eo ket hervez koustoù e labour. Un nebeut mizioù goude an abadenn-se e tarzho ur stourm a zo bet anvet brezel al laezh: abalamour da briz al laezh re izel evit ma c'hellfe ar broduerien bevañ e nac'h kantadoù diouto kas o laezh d'ar c'hooperativoù, ur mizvezh pad, e miz Mae 1972. Mont a ra al laezh d'ar fozioù. Un nebeut araokadennoù a vo e-keñver ar priz da heul ar stourm kalet-se.
En diell-mañ ez eer davet ur vaouez n'he deus nemet pemp buoc'h laezh hag a gendalc'h da werzhañ he laezh war eeun d'an dud, ha da c'houde e weler un tad hag ur mab o tisplegañ penaos o deus cheñchet o zoareoù da labourat: brasaat ar c'hraou, prenañ ur mekanik, gwiriañ bemdez eo mat al laezh. Ha gwelet a reer ivez e teu da vezañ diaes kaozeal, e brezhoneg, eus al labour peizant, rak ret eo implijout gerioù galleg damdroet e brezhoneg evit displegañ ar mekanikoù hag ar vicher nevez.
Mathieu Herry - Kalanna
Version française
Même s'il reste, en 1972, des petits éleveurs comme cette dame qui vend du beurre sur les marchés et qui répond à Fañch Broudic, la grande majorité du lait produit en Bretagne l'est de manière quasi iindustrielle. Des milliers de personnes vivent de cette production, dans les campagnes mais aussi dans les usines où le lait est transformé. Les fermes ont été agrandies et modernisées et des machines ont été installées, notamment pour la traite. Le nombre de bêtes par exploitation a augmenté en conséquence et les producteurs vendent leur lait à des coopératives, créées par eux au départ, mais désormais acquises au fonctionnement de marché. Le prix de revient n'entre plus, ou peu, dans le calcul du prix de vente. C'est ce que regrettent des éleveurs interrogés dans ce numéro de Breiz o Veva...
Quelques mois après l'enregistrement de cette émission éclatera d'ailleurs la lutte baptisée "guerre du lait" : pour réclamer un prix d'achat plus élevé pour leur lait, des centaines de producteurs refusent de livrer les industriels en lait, pendant le mois de mai 1972. Le lait coule dans les fossés et les camions de collecte sont bloqués sur les places de villages. Ce combat dur permettra d'obtenir quelques améliorations temporaires sur les prix.
Dans cet extrait, on rencontre tour à tour une vieille dame qui n'a que cinq vaches laitières dans sa ferme et un père et un fils qui expliquent à quel point leur travail quotidien a changé : l'agrandissement de l'étable, l'achat d'une machine à traire, les contrôles répétés pour s'assurer de la qualité du lait. On note d'ailleurs à cette occasion l'apparition de difficultés pour exprimer, en breton, ces changements. Les mots français sont prononcés "à la bretonne" en l'absence de mots connus en breton.
Mathieu Herry - Kalanna