Rock against Tarzan : visite de Jack Lang
Notice
Le ministre de la culture Jack Lang est à Rennes pour accompagner une opération destinée à soutenir la création musicale. Il est interviewé en direct, depuis la Maison de la culture à Rennes.
Éclairage
Que faire pour promouvoir la culture contemporaine en 1985 ? Depuis 1983, suite à l'échec aux municipales , la situation du PS est fragile, les caisses de l'Etat sont vides et ne peuvent plus autoriser les grands projets prévus par Jack Lang afin de proposer plus de diversité culturelle. Le ministre voudrait, entre autres, promouvoir les musiques actuelles en tant qu'expression des capacités créatives de la jeunesse. Il est vrai que la situation du rock en France est calamiteuse, par manque de salle, entre autres.
Cette même année le ministre posera la première pierre du Zénith, futur temple du rock, mais cela lui semble largement insuffisant. Il voit en effet dans le rock un emblème de la lutte contre le Front National et il va tenter de le promouvoir en allant visiter toutes ses chapelles, dont Rennes qui au mois de décembre fait vivre un beau festival de rock, les « Transmusicales ». Jack Lang y viendra en 1984, il permetra d'ailleurs à Hervé Bordier, jeune Président du festival, de consolider son projet dans une ville encore frileuse face à ce type d'expression.
Il reviendra en 1985 dans le cadre de « Rock against Tarzan », expression locale de l'opération nationale « Coups de talents » lancée par le Ministère qui a distillé ainsi des aides à différentes projets dans toute la France. A Rennes, des crochets sont proposés à des groupes locaux qui peuvent ainsi enregistrer des singles. Et le tout a lieu au TNB, sanctuaire du théâtre !
Cet épisode va contribuer à la découverte du groupe Niagara, qui créera Tchiki boum avec Etienne Daho dans les choeurs ! C'est le plein boum de Rennes la rockeuse. La ville lancera ensuite du 7 au 11 juillet 1986 la première Université d'été sur les musiques des jeunes dans les locaux de l'Université de Haute-Bretagne (organisé par J.-M. Lucas, assisté de Pierre Mayol ).
Pourtant si l'on en croit les témoignages émis lors du reportage, les jeunes doutent de l'engagement du Ministère. Est-ce le désenchantement suite à l'horizon d'attente que représentait la gauche en matière culturelle ? Ou est-ce la méfiance d'une génération que se sait peu écoutée ?