La maladie du sillon de Talbert
Notice
Le sillon de Talbert est menacé de disparition, victime d'un phénomène naturel d'érosion. Il constitue pourtant une protection qui abrite la passe de Bréhat et il est encore utile au séchage du goémon. Rencontre avec un ancien goémonier qui évoque les causes de cette dégradation.
Éclairage
Le sillon de Talbert est un large cordon de trois kilomètres formé de galets situé entre les estuaires de deux rivières : le Trieux et le Jaudy dans la commune de Pleubian dans les Côtes-d'Armor. Il est la résultante du jeu de deux courants convergents et des fortes houles de nord-ouest. Il s'avance dans la mer et crée une protection naturelle contre les fortes tempêtes pour la côte du Goelo et l'île de Bréhat.
Ce milieu somme toute hostile de par les galets et les tempêtes fréquentes présente cependant un grand intérêt écologique. On y trouve le crambe maritime, une espèce de chou protégée qui serait l'ancêtre du chou actuel et aussi le chardon bleu menacé d'extinction. Il est également une étape dans les migrations de nombreux oiseaux et il est site de reproduction pour les sternes naines et grands gravelots.
Dans les années 90, le conservatoire du littoral constate la fragilité du sillon dont le rattachement à la terre paraît menacé. Il est vrai que durant de nombreuses années, les galets du sillon ont été utilisés pour réaliser des constructions à bon marché (le conseil municipal proteste dès 1924) ou pour la construction du mur de l'Atlantique pendant la Seconde Guerre mondiale. De plus, depuis 40 ans, 80 % de la végétation spécifique de la dune a disparu, en grande partie à cause du piétinement du public. Aussi, le conservatoire du littoral a t-il acquis le site (200 ha) entre 2001 et 2004, donc bien après ce reportage qui fait état des problèmes.
Grâce aux travaux menés par le Conservatoire et la commune depuis 2007, la végétation dunaire a fortement repris et contribue maintenant à la stabilité de la dune.
Un chemin de randonnée permet d'explorer le site à marée basse.