Landerneau : maréchal-ferrant : ferronnier d'art
Notice
Visite chez le maréchal ferrant, qui présente son métier, pose un fer à un cheval. Il s'occupe des fers d'une écurie de course, ce sont des fers sur mesure. Comme son métier tend à disparaître, il fait désormais de la ferronnerie d'art.
Éclairage
Le discours tenu dans ce petit film tourné en 1967 met en scène une conséquence rarement évoquée de la modernisation des campagnes : celle des tracteurs qui ont remplacé les chevaux, ordonnant ainsi la quasi disparition des maréchaux-ferrants de village ou au mieux leur évolution, puisque leur savoir faire a permis à certains d'explorer le travail de la forge et de la ferronnerie d'art.
Traditionnellement le maréchal-ferrant ferrait le pied des chevaux et des bovins toutes les six à dix semaines, et ce depuis le IXe siècle avec l'apparition de la ferrure à clous. Le travail se faisait en plusieurs temps : le déferrage qui consiste à enlever l'ancien fer, le parage de la corne pour mettre le pied d'aplomb, l'ajustage à chaud du fer selon la forme du sabot, puis la « portée à chaud » sur le pied et enfin le brochetage et le rivetage des clous. L'artisan que nous voyons dans le film est expérimenté puisque non seulement il installe des fers commercialisés sur un cheval de trait, mais il en forge - et c'est plus rare - certains sur mesure pour des chevaux prestigieux. Actuellement cette pratique a quasiment disparu, de même que les forges de village puisque les maréchaux-ferrants sont maintenant itinérants et se déplacent de haras en haras.
Mais, contrairement à ce que laissait supposer le film, le métier lui n'a pas disparu, bien au contraire. D'une part parce qu'aucune autre méthode alternative au ferrage (fer plastique, collage etc..) n'a été jugée satisfaisante et d'autre part parce qu'il y a toujours des chevaux !... même s'ils ne sont plus voués au travail de la terre. Certes le maréchal de village n'est plus mais comme les chevaux sont considérés comme de plus en plus précieux, le savoir-faire des bons maréchaux-ferrants est recherché et le profession s'est normalisée par l'instauration d'un BEPA, activités hippique, option maréchalerie et d'un C.A.P. Agricole option Maréchalerie. Selon l'institut de la maréchalerie (compagnons du Devoir) on compte actuellement 1700 maréchaux-ferrants en France.
Martine Cocaud – CERHIO – UHB Rennes 2