Al labour-douar biologik [La culture biologique]
Notice
Mont a ra doareoù al labour-douar biolojik, war ziorroiñ e Breizh, a-enep krenn da voazioù modern al labour-douar. [Les méthodes de l'agriculture biologique, minoritaire mais en développement, vont à l'encontre des réalités de l'agriculture moderne et productiviste.]
Éclairage
Ganet eo mennozh al labour-douar biolojik er bloavezhioù 1920 met er bloavezhioù 1970 eo e teu war-wel da vat, da heul cheñchamantoù trumm an doare da labourat an douar e broioù ar c'hornog. A-dal d'ur gounidegezh a implij muioc'h-muiañ a louzeier kimikel evit produiñ muioc'h a legumaj pe a ed dindan nebeutoc'h a amzer e krog lod d'en em soñjal war ar c'hudennoù degaset gant ar boazioù-se evit an douar hag evit an dud : ar re a zebr ar broduadur met ivez al labourerien-douar o unan, gwasket muioc'h muiañ etre kargoù hag amprestoù war gresk ha prizioù gwerzh war zigresk.
En diell-mañ e heulier ur peizant yaouank en deus dibabet cheñch e zoareoù da broduiñ rak soñjal a ra dezhañ eo plijusoc'h ar vuhez evel-se. Ar bloavezh kentañ eo evitañ da broduiñ chalotez er mod biologel.
Dizoloet en deus en-dro an asoul, ar gounidegezhioù a vez lakaet an eil war-lerc'h egile evit reiñ ar chañs d'an douar da ziskuizhañ ha da reiñ ar gwellañ d'ar plant. Doareoù d'ober a oa re peizanted gwechall, dilezet penn-da-benn goude ar brezel p'eo bet divizet isipisializañ an atantoù.
Evel m'en deus dizoloet en-dro doareoù d'ober "mod kozh" e seblant ivez ar peizant (Goulven Thomin, eus bro Landerne) bezañ desket ivez ar gerioù a zeskriv anezho. N'eo ket gant ar gêr "assolement" e ra eñ met gant ar ger asoul, pa vez ar braz eus al labourerien-douar goulennataet gant skipailh Breiz o Veva oc'h implijout gerioù evel "ensilage" pe "abattoir" en o frazennoù e brezhoneg.
Mathieu Herry - Kalanna
Version française
Le concept d'agriculture biologique est né dans les années 1920 mais c'est dans les années 1970 qu'il s'est organisé, en réaction aux changements brutaux intervenus dans l'agriculture des pays occidentaux. Face à un système qui utilise de plus en plus d'engrais et de pesticides chimiques pour produire toujours plus de légumes et de céréales en moins de temps, certains commencent à s'interroger sur les conséquences de ces nouvelles pratiques, pour la terre et les hommes : ceux qui consomment ces produits mais aussi les agriculteurs eux-mêmes, de plus en plus pressés entre charges, remboursements d'emprunts en hausse et prix de vente en baisse.
Dans cette archive, on suit un jeune paysan qui a décidé de changer de mode de production en passant au biologique, car il estime que le mode de production productiviste ne peut pas durer, mais aussi que cette vie est plus intéressante, plus proche de la terre. C'est pour lui la première année où il produit des échalotes en bio.
Il dit avoir redécouvert le principe de l'assolement, les cycles successifs de cultures, pour une meilleure gestion du sol. Des méthodes employées par le passé mais délaissées au profit d'une spécialisation des exploitations.
Par ailleurs, de la même manière qu'il semble avoir redécouvert ces méthodes ancestrales, le paysan (Goulven Thomin, installé dans le pays de Landerneau) semble aussi s'être approprié le vocabulaire qui s'y rapporte en breton. Il n'utilise pas de mots français pour décrire son travail, contrairement à de nombreux autres agriculteurs interrogés à cette époque par l'équipe de Breiz o Veva, qui emploient les mots "ensilage" ou "abattoir" dans leurs phrases en breton.
Mathieu Herry - Kalanna