Témoignages d'anciens résistants de la Somme sur la Libération
Notice
Fin août 1944 la Picardie est libérée. La Résistance investit les villages et les villes devançant parfois les libérateurs anglo- américains ou Polonais. Témoignages de quelques-uns uns de ceux-là : le Colonel Pierre Vaujois, René et Julia Lamps, Pierre Guillot et Charles Sellier, Jacques Lerouge du maquis de Gamaches, Lucien et Renée Boubert de Libération Feuquières. Abbeville a été libéré le 3 septembre par la 1ère DB Polonaise. 50 ans plus tard, lors de la commémoration de l'événement, la mémoire collective n'a pas oublié ces libérateurs.
Éclairage
Comme la majeure partie du territoire français, la Picardie connaît, dans les derniers jours d'août et les premiers de septembre 1944, "l'été de la Libération", un moment rempli d'émotions et d'événements divers et parfois contradictoires. C'est d'abord un temps de joie immense puisque l'occupation allemande s'achève enfin après quatre années pendant lesquelles la situation et la vie quotidienne des habitants se sont dégradées gravement. Les scènes liesse à l'occasion de l'accueil des soldats alliés libérateurs se répètent de commune en commune ; ainsi, à Abbeville on acclame les Polonais, ailleurs les Canadiens ou les Britanniques. C'est également un moment de règlements de compte, de vengeance dont font les frais les femmes et les hommes accusés d'avoir collaboré avec l'occupant. C'est, encore, le commencement d'un temps d'impatience croissante de voir revenir les soldats prisonniers et les déportés. Or, il faut encore attendre près de huit mois pour que, l'Allemagne vaincue, ces retours adviennent, lorsque les individus sont encore vivants.
Ces jours de la Libération constituent également un enjeu en ce qui concerne le rétablissement de la légitimité républicaine. Afin d'éviter la mise en place d'une administration militaire alliée et la prise du pouvoir localement par les résistants communistes, la France combattante du général de Gaulle a soigneusement préparé la relève administrative locale. Ainsi, la Libération se joue en deux temps. Le départ des Allemands devant l'avance des armées alliées est suivi de la mise en place des nouveaux pouvoirs : commissaires de la République à la tête des départements, comité départementaux et locaux de Libération. Partout, la nouvelle légalité est admise.
Ainsi, en Picardie, comme sur la plupart du territoire français (mais non dans le Sud-ouest), ce sont bien les soldats alliés, et non une insurrection de la Résistance, qui ont libéré le pays.