Le futur centre commercial d'Amiens Etouvie
Notice
Reportage à Etouvie, quartier neuf d'Amiens qui, avec ses 5000 habitants, ne possède pas ou peu de commerces. C'est pourquoi un centre commercial est en cours de réalisation. Il aura fallu attendre 20 ans. Des habitants témoignent des difficultés pour se ravitailler. Un responsable (des HLM ?) avoue qu'ils ont été dépassés par l'extension de ce quartier.
Éclairage
Construit entre Montières et Dreuil sur d'anciens marécages de la Somme, le quartier d'Etouvie est un grand ensemble réalisé à partir de la seconde moitié des années 1950 sous la houlette de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) d'Amiens. Pour mener à bien ce projet, appelé "Parc d'Etouvie" par ses promoteurs, la CCI contribue à la mise en place de deux organismes HLM : la Société Anonyme Picarde de HLM, créée en 1956 pour le secteur locatif – il s'agit de l'ancêtre de l'actuelle SIP –, et la Société Coopérative de HLM de la Somme pour l'accession à la propriété. Cette dernière intervient d'une manière plus marginale dans l'opération. Enfin, des logements destinés aux cadres ont été réalisés par un autre organisme, la Société Civile Immobilière. A l'origine, le projet de la CCI est de construire des logements dans une zone d'une superficie de 18 hectares qui était prévue pour recevoir, dans sa première phase, 1025 logements, en grande majorité locatifs. Ce nouveau quartier se situe, par ailleurs, à proximité d'un espace industriel important, planifié par le plan Dufau (faubourg de Hem et de Montières), où se sont installées les entreprises La Clara, Nitral, Doyer, Cema et Snae.
Son excentrement – le quartier se situe à environ quatre kilomètres du centre-ville d'Amiens – a été perçu dès l'époque de sa création et a été synonyme d'enclavement et d'isolement par rapport au reste de l'agglomération amiénoise. De plus, un projet d'extension, défini dans le cadre du Ve Plan (1966-1970), envisage un total de 2365 logements sur une zone portée à 45 hectares ; il s'agit alors de loger ou de reloger des ménages, sans tenir compte de la proximité des lieux d'emploi. L'ambition première et les objectifs initiaux du "parc d'Etouvie" sont donc abandonnés. Entre le premier projet de la fin des années 1950 et le début des années 1970, le nombre de logements construits a été multiplié par quatre, sans que les équipements, commerciaux ou publics, ne se multiplient au même rythme. Le reportage évoque cependant la construction prochaine du centre commercial des Coursives (durant l'année 1977), conçu et organisé comme la plupart des aménagements du même type à l'époque : une grande surface alimentaire doit servir de "locomotive", tandis qu'une galerie commerciale est constituée de commerces indépendants ou franchisés. A cette nouvelle implantation commerciale vient se greffer un équipement socio-culturel. Il s'agit donc de briser le caractère presque exclusivement résidentiel du quartier d'Etouvie qui fonctionne comme une cité-dortoir. Cependant, il convient de noter que la restructuration de l'espace commercial et son développement faisaient partie du Grand Projet de Ville (établi en décembre 2000) concernant ce quartier, ce qui souligne, en creux, l'échec des développements commerciaux antérieurs.
Aujourd'hui, le quartier d'Etouvie comprend 2988 logements, dont près de 98% de logements locatifs aidés, soit 2930 propriétés exclusives de la SIP regroupant 2810 logements collectifs (41 immeubles) et 120 pavillons. Il regroupe 8 530 habitants, ce qui en fait le second quartier le plus peuplé d'Amiens. Dès 1983, il est considéré comme un secteur en difficulté ; il bénéficie, à ce titre, des différents programmes mis en place dans le cadre de la politique de la ville : de la politique de Développement Social des Quartiers (DSQ) définie en 1982 jusqu'au contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) qui a succédé en 2007 au contrat de ville. La géographie prioritaire de la politique de la ville classe ce quartier en Zone Urbaine Sensible.