Les picards dans les trains de banlieue

11 juin 1975
02m 08s
Réf. 00525

Notice

Résumé :

Dans le Sud de la Picardie, l'attraction parisienne est nette : à partir de Creil, Compiègne, Beauvais, les trains de banlieue emmènent ceux qui travaillent sur Paris. Beaucoup sont venus habiter en Picardie et petit à petit les centres d'intérêt se sont réorientés sur la Picardie. Reportage et interviews des voyageurs dans l'un de ces trains.

Type de média :
Date de diffusion :
11 juin 1975
Source :
FR3 (Collection: Dominantes )
Lieux :

Éclairage

Au milieu des années 1970, le reportage met en scène la force de l'attractivité économique francilienne sur de très nombreux "néo-Picards" et souligne l'importance des mobilités quotidiennes de la région Picardie, et principalement de l'Oise, en direction de la région parisienne. Réalisé dans un train de "navetteurs" reliant l'Oise à la gare du Nord à Paris, le reportage repose sur une série d'interviews données par des voyageurs ayant récemment quitté la région parisienne pour s'installer en Picardie, tout en conservant leur emploi en Ile-de-France. Ce mouvement d'exurbanisation du lieu de résidence et son corollaire, l'intensification et l'allongement des migrations pendulaires, suppose l'existence de réseaux de transport efficaces pouvant assurer ces liaisons entre le lieu d'habitat et le lieu de travail, ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui en ce qui concerne certaines lignes ferroviaires "partagées" entre Picardie et Ile-de-France ; la ligne Paris-Amiens a ainsi été identifiée en 2011 comme l'une des douze "lignes malades" de la SNCF.

Ces "navetteurs" sont de véritables "territoriants" mobiles qui appartiennent à des territoires d'échelle variable reliés par le réseau ferroviaire. Leur appartenance, leur identité territoriale est, dès lors, multiple et leur appropriation de la Picardie plutôt restreinte : picards, du fait de leur lieu de résidence, pour des causes que l'on peut supposer liées au fonctionnement du marché foncier et immobilier, mais franciliens pour de nombreux autres motifs dont les impératifs liés à l'emploi. Comme le soulignent les personnes interrogées, aucune d'entre elles ne se rend souvent à Amiens, ce qui indique en creux une faible attractivité de la capitale picarde et, au contraire, fait ressortir la puissance de l'attraction parisienne, en particulier dans le Sud du département de l'Oise.

A sa manière, le "petit gris" (ou EAB Z6100) emprunté par ces navetteurs, illustre également l'insertion du sud de la Picardie dans la région parisienne, puisque ce train a été, pendant un peu plus d'une cinquantaine d'années, le symbole des trains de la banlieue nord de Paris. Un peu moins de quarante ans après la réalisation de ce reportage, cette attractivité économique ne s'est pas démentie et elle s'est même fortement accrue puisqu'environ un quart des Isauriens vont travailler en Ile-de-France.

Pierre-Jacques Olagnier