Bilan de la régionalisation des TER
Notice
Depuis le 1er janvier 2002, les conseils régionaux sont chargés de gérer les TER. Bilan de cette régionalisation dans un reportage où l'on suit un picard de Crépy qui utilise quotidiennement le TER pour se rendre sur Paris. Les retards, sont, comme avant, importants. Lionel Toussaint, président de l'association des usagers du Paris-Laon, dénonce les problèmes de matériel, cependant la situation s'est améliorée avec la régionalisation. Le conseil régional a acheté de nouveaux matériels et, comme le souligne Jacques Goolen, son directeur régional, la SNCF a désormais des contraintes financières si les objectifs ne sont pas respectés.
Éclairage
Depuis la Loi d'orientation des transports intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982, qui organise les services publics de transport en France, la politique ferroviaire française a beaucoup évolué. La fin des années 1990 et le début des années 2000 correspondent, sur ce plan, à une période charnière qui voit s'enclencher un double processus de transformation : d'une part, la séparation entre gestion de l'infrastructure et exploitation du réseau qui s'est traduite par la création d'un nouvel établissement public spécialisé, Réseau Ferré de France en 1997 ; d'autre part, un transfert aux régions des transports ferroviaires d'intérêt régional. La loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains (loi SRU) a en effet conduit à renforcer le rôle des régions, en leur confiant une mission de coordination multimodale des transports. Ainsi, aux termes de la loi SRU, les régions sont considérées comme les Autorités Organisatrices de Transport (AOT) régional de voyageurs. En confiant cette compétence aux Régions, la loi avait pour ambition de chercher à favoriser un développement plus équilibré des modes de transport, dans une perspective d'aménagement du territoire et de développement durable.
En Picardie, le tracé du réseau ferroviaire et les flux observés ont une direction très radioconcentrique à l'échelle du Bassin parisien, puisqu'ils se dirigent très majoritairement vers Paris. Comme l'illustre le reportage à de multiples reprises, la première gare de Picardie est donc, par le nombre de ses voyageurs, la gare du Nord à Paris. Celle-ci voit, en effet, transiter quotidiennement aujourd'hui environ 58 000 voyageurs en provenance ou à destination de la Picardie, ce qui souligne une forte croissance des migrations pendulaires ferroviaires depuis la réalisation du reportage, qui mentionne le chiffre de 37 600 Picards utilisant chaque jour le train pour aller travailler en région parisienne. Cette attraction francilienne permet de comprendre pourquoi les migrations pendulaires picardes correspondent, selon l'INSEE, aux trajets moyens domicile-travail parmi les plus longs de France métropolitaine. De plus, le Sud de la Picardie, et plus précisément le sud du département de l'Oise, fait déjà assez largement partie de la région métropolitaine de Paris. Comme le précise le SRADDT Picardie, adopté en 2009 , un sixième des actifs picards travaillait hors de la région en 2005 (soit plus de 100 000), principalement en Île de France, où l'attraction du pôle d'emplois de Roissy, en particulier, se fait de plus en plus forte.
Dans une note de l'Observatoire régional des transports de Picardie de 2009, les flux ferroviaires en Picardie étaient évalués à 26,8 millions de voyageurs en 2009, ce qui correspond à une augmentation de 70% entre 1996 et 2009. Ce trafic se concentrait très majoritairement en direction des gares parisiennes qui représentaient, à elles seules, près de 80% du trafic de voyageurs. Cette forte augmentation du trafic n'était pas complètement liée à une augmentation de l'offre ferroviaire, car l'augmentation de la fréquentation, concentrée sur certaines liaisons, a été plus forte que celle du nombre de trains en circulation. Dans un tel contexte, la ligne Amiens-Paris correspond à l'un des axes les plus fréquentés du réseau ferroviaire picard (avec les liaisons ferroviaires Paris-Saint Quentin et Paris-Laon), même si elle est également considérée, par la SNCF, comme l'une des douze "lignes malades" françaises.