Le Théâtre Impérial de Compiègne
Notice
Pierre Jourdan raconte comment il a découvert le Théâtre Impérial de Compiègne, un bijou inachevé et oublié de l'architecture Napoléon III. Après les travaux de rénovation, il a créé son Théâtre Français de Musique pour le faire vivre. La caméra s'attarde sur les détails de décoration de la façade et de l'intérieur.
Éclairage
Ce reportage de juin 1994 expose très efficacement la résurrection d'un théâtre laissé inachevé pour des raisons historiques précises : la guerre de 1870 contre la Prusse. Il faut commencer par rappeler combien Compiègne fut, en France, la ville la plus continûment hospitalière à la royauté. Depuis les Mérovingiens mais surtout les Carolingiens (Charles le Chauve) qui en firent leur siège principal, jusqu'à Charles V bâtisseur d'un nouveau château à l'emplacement actuel, puis Louis XV qui compta en faire sa résidence et enfin Napoléon III, Compiègne aura vu passer toutes les lignées et figures de la monarchie nationale. C'est finalement Napoléon III qui devait donner ses lettres de noblesse au château où il entraîna la cour à passer un mois et demi chaque automne à partir de 1856.
Afin de ne pas faire de la chasse le seul divertissement, l'Empereur entreprit la construction d'un théâtre, face au château (3 rue Othenin) dont il confia les plans à l'architecte Gabriel-Auguste Ancelet. Lancés en 1867 les travaux furent interrompus par la défaite de Sedan en 1871, la destitution de l'Empereur et le désintérêt compréhensible de la IIIe République à l'égard de cet héritage impérial. Seul le gros œuvre, c'est à dire les murs et le plafond, ayant été achevés, la scène n'ayant reçu aucun décor, le bâtiment resta en l'état et tomba dans l'oubli pendant près de cent ans. En 1987 Pierre Jourdan, homme de théâtre, d'opéra et de cinéma (il est l'un des premiers à avoir filmé des pièces de théâtre), collaborateur de Jean Cocteau puis de Melina Mercouri et d'André Malraux, retrouve le bâtiment qui le séduit aussitôt. Il va en faire selon sa propre expression, l'œuvre de la fin d'une vie. Y abritant dès 1990 le Théâtre Français de la Musique, il redonne vie à l'instrument, en y assurant une programmation lyrique de tout premier plan. Dans ce théâtre à l'italienne de 816 places, véritable petit bijou acoustique, selon les artistes et les musiciens, il fait intervenir des orchestres et interprètes de très grande qualité. L'inauguration du théâtre a lieu en septembre 1991 avec Henry VIII de Camille Saint-Saëns. Après la disparition de Pierre Jourdan en 2007, c'est Eric Rouchaud l'actuel directeur qui assurera la programmation