Le beffroi d'Amiens candidat au patrimoine de l'Unesco

11 juillet 2005
02m 03s
Réf. 00518

Notice

Résumé :

Le Beffroi d'Amiens datant de 1406 fait partie des six beffrois de la Somme candidats à l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco. Présentation du monument avec Xavier Bailly, directeur du Patrimoine d'Amiens métropole et François Vasselle architecte responsable de la restauration : le rôle du beffroi, tour et signal qui doit être le plus haut possible pour être visible dans la ville médiévale, l'apport du label Unesco, en terme de notoriété et d'enjeu touristique et économique, la dimension historique de ce patrimoine amiénois.

Date de diffusion :
11 juillet 2005
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Lieux :

Éclairage

Construit au début du XVe siècle, le Beffroi d'Amiens fait partie de ceux qui vont être inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco comme "Beffrois du nord de la France et de Belgique". Après une première série, essentiellement belge, reconnue en 1999, ce sera désormais un total de 32 édifices de ce type qui viendront compléter le panorama. C'est en effet en 2005, à Durban, en Afrique du Sud, que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco se prononcera favorablement à la demande formulée. Deux critères ont emporté la décision. Il s'agit du critère ii qui concerne, globalement, les édifices "témoins d'échanges considérables pendant une période" et du critère iv intégrant les divers témoins "illustrant une période ou des périodes significatives de l'histoire humaine".

En informant, le reportage diffusé le 11 juillet 2005, quelques jours avant la décision de l'Unesco, participe aussi au courant de mobilisation social, toujours préférable en cas de demande. Deux acteurs principalement concernés interviennent. Le directeur du Patrimoine d'Amiens Métropole, Xavier Bailly, dont le travail est de valoriser, aussi bien auprès des touristes que des Amiénois, les richesses singulières de la ville, est le premier. L'architecte responsable de la restauration de l'édifice, François Vasselle, lui succède, en rappelant l'intérêt historique du monument. Quant au commentaire, il avait mentionné les usages multiples de la tour, ceux d'une prison par exemple, pour montrer combien elle avait accompagné la vie de la cité depuis sa construction.

Si ce sont les États qui doivent faire les demandes d'inscription auprès de l'Unesco, les enjeux sont aussi essentiels pour les régions, voire les ville concernées. Dans le cas d'Amiens, la demande s'inscrit dans un travail municipal visant à transformer la ville par et avec le patrimoine. L'inscription de la cathédrale sur la liste du patrimoine mondial, en 1981, avait ouvert la voie et préparé aux importants travaux de requalifications urbaines qui étaient déjà bien engagés en 2005 : piétonisation du centre-ville, construction du parc Saint-Pierre, bientôt transformation de la place A. Fiquet en face de la gare. Dans ce mouvement, le Label obtenu en 1992 de "Ville d'art et d'histoire", impliquant le recrutement d'un animateur du Patrimoine, devenu par la suite Directeur, – Xavier Bailly – allait dans le même sens. Les enjeux ne sont donc pas qu'historiques ou architecturaux.

En valorisant l'intérêt historique de la ville, c'est toute sa dynamique de changement qui est engagée, les responsables visant à mobiliser ses habitants autour du projet patrimonial. C'est ainsi une certaine conception de la cité qui est en cause, autant que sa validation par les amiénois. Ce n'est pas tout. En impliquant sa notoriété, les élus amiénois cherchaient à en améliorer une fréquentation touristique déjà très mobilisée autour de la cathédrale, mais qui ne s'en détache guère. La restauration d'un tel monument vaut aussi comme investissement. De fait, en magnifiant son image, ils espèrent attirer des entreprises soucieuses de qualité d'environnement, aussi bien pour elles que pour les collaborateurs. Symbole par excellence de la ville, la reconnaissance du Beffroi comme témoin du patrimoine mondial s'inscrit donc dans une stratégie urbaine globale. Amiens, par son passé, pourrait bien devenir une nouvelle ville...

Olivier Lazzarotti

Transcription

Isabelle Michel
D’incendie en incendie. Le beffroi d’Amiens a survécu depuis 1406, à bien des péripéties. Son heure de gloire a peut-être sonné. Il fait en effet partie des 6 beffrois de la Somme candidats à l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Réponse ce week-end. Halima Najibi, François-Xavier Gutton.
(Musique)
Najibi Halima
Du haut de ses 18 mètres, le beffroi d’Amiens rythme depuis le XIVe siècle au son de ses cloches et carillons la vie de la cité. Tour de guet ou prison, ce bâtiment avait un rôle essentiel au Moyen Âge.
Xavier Bailly
Un beffroi, bien sûr, c’est une tour, un signal. Dans le paysage, il faut que la tour soit la plus haute possible dans ces villes médiévales pour que ce signal aille rivaliser avec les églises, les tours de fortification voire même les châteaux.
Najibi Halima
Un édifice dont la maçonnerie des 18 cellules conserve encore le souvenir de ses habitants. Des prisonniers de droit commun aux soldats de la Première Guerre mondiale, les murs du beffroi se rappellent encore de leur passage. Un monument historique en attente d’une reconnaissance mondiale.
Xavier Bailly
Dire qu’un patrimoine est protégé au titre de l’UNESCO, c’est toujours important puisqu’il s’agit, là, d’un label et ce label peut revêtir des enjeux en termes de développement touristique, en termes de développement économique autour du patrimoine, en termes de notoriété, même.
Najibi Halima
Symbole du pouvoir communal face à celui des seigneurs ou de l’Eglise, aujourd'hui, les beffrois restaurés sont le symbole d’une identité urbaine.
François Vasselle
J’étais passionné par ce patrimoine. Enfin, c’était un idéal pour moi de remettre en état parce que c’est un patrimoine précieux et historique pour Amiens. Enfin, c’est vraiment l’édifice majeur après la cathédrale, même s’il est moins prestigieux, moins grand, moins haut.
Najibi Halima
Cinq autres beffrois figurent sur la liste présentée devant l’UNESCO. Ce sont ceux d’Abbeville, de Doullens, Lucheux , Rue et Saint-Riquier. Pour l’instant, en Picardie, seule la cathédrale d’Amiens est classée au patrimoine mondial.