Suivez l’œuf : élevage de poulet
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Résumé
Le reportage présente la chaîne de production d’un élevage industriel de poulets à Miélan dans le Gers. Tout est étudié pour assurer une production maximale : les poules pondeuses sont nourries en conséquence et les poussins deviennent des poulets destinés à la consommation. Ils sont ensuite expédiés dans différentes villes de France et d’Afrique du Nord.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
17 avr. 1962
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Contexte historique
ParArchiviste aux Archives départementales du Gers
Publication : 14 sept. 2021, modification : 17 déc. 2021
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les structures agricoles françaises n’ont pas évolué depuis le début du XXe siècle : de petite taille, leur revenu est très faible et la main-d’œuvre réalise un travail très pénible et peu productif. Le système classique de polyculture-élevage, où tout est produit partout pour assurer l’autosubsistance, est un frein à la productivité. Les très faibles niveaux de production – cent œufs pour une poule par an par exemple –, obligent la France à importer les produits agricoles pour subvenir à ses besoins.
Les années 1950 voient la mécanisation des campagnes associée à un mouvement d’exode rural. La population active agricole française passe de 36 % de la population en 1946 à 22 % en 1959. Cette diminution de la main-d’œuvre est compensée par l’acquisition de nouveaux matériels qui augmente la productivité. Cette mutation agricole est orchestrée par des politiques nationales. Ainsi les lois Debré (1960), Pisani (1962) et la loi sur l’élevage (1966) visent à moderniser l’agriculture française pour son entrée dans le Marché commun européen. Les éleveurs sont encouragés à se spécialiser dans la production, laissant les activités de transformation des matières premières aux industries agroalimentaires qui standardisent cette production.
Dans ce contexte, le département du Gers est intégré à un programme-test national qui vise à évaluer la capacité de l’aviculture à être une source de diversification. La filière se met donc en place, chaque maillon de la chaîne se spécialise : poules-couveuses ou couvées artificielles, poules-pondeuses, abattoirs, centres de conditionnement, usines de transformation qui se concentrent dans une aire géographique proche. Des bâtiments fonctionnels sont construits pour améliorer la productivité permettant de contrôler au plus près l’alimentation des animaux et de limiter la contagion de certaines maladies contractées à l’extérieur. L’amélioration de l’hygiène est alors indispensable pour pallier la densification des élevages.
Cette filière s’organise dans le Gers tout au long des années 1970 à 1980, créant notamment, en 1975, une interprofession départementale, « Avigers », pour diversifier les débouchés. Rassemblant groupements de producteurs et abattoirs, cette marque générique porte les poulets du Gers par le fameux slogan élevé en plein air, élevé en plein Gers
.
L’évolution des modes de consommation et de pensée (dénonciation de la standardisation des produits, débat sur le bien-être animal) amène Avigers à s’engager au fil du temps sur la qualité des produits proposés par ses producteurs. Ainsi, est créé un label rouge « Poulet du Gers », qui définit un cahier des charges de production : accès des volailles à un espace large, durée d’élevage supérieure à la moyenne, alimentation 100 % végétale. En 1996, l’indication géographique protégée (IGP) est accordée aux volailles du Gers.
Éclairage média
ParProfesseure de lettres, histoire et géographie en lycée professionnel
Peu avant le week-end de Pâques 1962, la première chaîne consacre un reportage à la ville de Miélan et sa filière avicole. Le reportage s’ouvre sur les images d’un élevage industriel dans une ferme gersoise. Alors que la caméra met en avant l’aspect industriel et productiviste par le nombre important de poules-pondeuses dans l’élevage, les paroles laudatives du journaliste en voix-off sur l’alimentation et l’hygiène peuvent surprendre. Tout le reportage est construit sur des images présentant la modernité des installations de toute la chaîne de production, du couvoir où naissent des milliers de poussins dans des tiroirs, à l’abattage des poulets. Là encore, c’est la modernité de la mise à mort des « bêtes » – l’électrocution – et de leur préparation qui est mise en avant. On peut noter la présence de nombreuses femmes dans l’atelier tandis que le journaliste insiste sur la mécanisation du procédé. Visionner cette séquence aujourd’hui peut choquer, le travail à la chaîne déshumanise le procédé, et la question du bien-être animal, à laquelle nous sommes davantage sensibilisés, semble totalement absente. Cette déshumanisation se poursuit avec la séquence du calibrage et du conditionnement, notamment ce plan-séquence qui montre des dizaines de poulets morts, alignés et suspendus, en attente de conditionnement. Le reportage s’achève sur l’expédition des poulets en camion frigorifique. Le journaliste indique le parcours de la « marchandise », jusqu’en Afrique du Nord, précisant que plus de vingt mille poulets sont expédiés à chaque voyage.
Bibliographie
- Roland Jussiau, Louis Montméas et Jean-Claude Parot, L’élevage en France : 1000 ans d’histoire, Educagri, 1999.
- « Dossier aviculture », Volonté paysanne du Gers, n° 1199, 2011.
Transcription
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Date de la vidéo: 05 févr. 1975
Durée de la vidéo: 11M 07S