Bernard Bosson

28 mars 1986
02m 40s
Réf. 00382

Notice

Résumé :

Bernard Bosson est avocat, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur chargé des collectivités locales et maire d'Annecy. Si son travail lui plaît, il n'existe pas pour lui de meilleure fonction que celle de maire dont il vente les mérites.

Date de diffusion :
28 mars 1986
Source :
FR3 (Collection: JT FR3 Alpes )
Personnalité(s) :
Thèmes :

Éclairage

Le parcours politique de Bernard Bosson est assez symbolique d'une ascension rapide liée à un ancrage local fort et au succès d'une certaine droite dans les années 1980-90 en Haute-Savoie et au niveau national.

Bernard Bosson est né en février 1948 à Annecy. Il est licencié en droit et diplômé d'études supérieures en droit du travail, en droit public et administratif. Il exerce, à partir de 1972, la profession d'avocat. Il entre en politique à la fin des années 1970 dans le sillage de son père Charles Bosson. Ce dernier a été une des grandes figures du MRP, puis du Centre Démocrate. Conseiller municipal d'Annecy, à partir de 1947, puis maire de la ville de 1954 à 1975, il y a laissé un important héritage, tant du point de vue des réalisations effectuées afin de permettre la rénovation et l'expansion de la ville que vis-à-vis de la protection du lac (c'est un des initiateurs du Syndicat Intercommunal des Communes Riveraines du Lac d'Annecy en 1957). Il a également exercé des mandats de conseiller régional, de député et de sénateur.

Son fils devient conseiller municipal d'Annecy en 1977. En 1983, il est élu maire de la ville puis réélu en 1989, 1995 et 2001. Les Annéciens lui signifient ainsi un soutien assez fort et une adhésion à la plupart de ses réalisations : restructuration des quartiers de la Mandallaz, du Parmelan et de la Prairie, aménagement du centre Courier, du centre de congrès de l'Impérial, aménagement de la zone d'activité de Vovray, du parc d'activités Altais. Il exerce également les mandats de conseiller général (où il succède à son père) de 1979 à 1988, puis de conseiller régional entre 1986 et 1992.

Mais son ascension est également rapide au niveau national. Elu député en 1986, il est nommé la même année secrétaire d'État chargé des collectivités locales dans le gouvernement de Jacques Chirac avant de devenir, quelques mois plus tard ministre des Affaires Européennes jusqu'en mai 1988. Lors de la seconde cohabitation, il est ministre de l'Équipement, des Transports et du Tourisme (de 1993 à 1995). Dans l'intervalle, il siège à l'Assemblée Nationale où il est régulièrement réélu (y compris grâce à la démission de Pierre Hérisson en sa faveur en 1995) jusqu'en 2007.

Bernard Bosson est alors l'une des figures du centre droit : il est membre du CDS (Centre des Démocrates Sociaux, une des composantes de l'UDF - Union pour la Démocratie Française) puis en devient secrétaire général national de 1991 à 1994. En 1989 il fait partie, avec d'autres hommes politiques de la région (Michel Noir, Charles Millon, Michel Barnier et Alain Carignon) de l'éphémère groupe des 12 « réformateurs » qui se donnent pour objectif (aux côtés, entre autres, de Philippe Séguin, François Fillon, Philippe de Villiers ou François Bayrou) de mettre un terme aux divisions de la droite entre RPR et UDF et de mettre en place un parti unique. Mais l'expérience tourne vite à l'échec. Bernard Bosson se recentre sur son identité politique barriste européenne et décentralisatrice. Cependant, à la suite de révélations du Canard Enchaîné sur les comptes occultes du CDS, Bernard Bosson est jugé puis condamné en février 2000 à quatre mois de prison avec sursis (condamnation moins lourde que celles de Jacques Barrot et Pierre Méhaignerie) qui tombent toutefois sous le coup d'une procédure d'amnistie.

Bernard Bosson a soutenu la candidature d'Édouard Balladur en 1995 puis celle de Jacques Chirac en 2002. Il a ensuite soutenu François Bayrou en 2007 avant de rallier Nicolas Sarkozy au second tour et d'intégrer alors le Nouveau Centre. Cette même année il perd cependant son poste de député et démissionne de sa fonction de maire d'Annecy au profit de son adjoint Jean-Luc Rigaut. Il s'est depuis retiré de la vie politique. Mais il ne s'interdit pas de prendre la parole ou d'agir sur des dossiers qu'il dit lui tenir à cœur. Ainsi, il a pris part entre 2008 et 2010 au combat contre l'amendement visant à assouplir la loi littoral qui aurait donc permis plus de souplesse pour une urbanisation croissante des rives du lac, s'opposant ainsi à certains de ses anciens alliés puis adversaires (dont les UMP Pierre Hérisson, député, et Bernard Accoyer, maire d'Annecy le Vieux et président de l'Assemblée nationale). De même, il s'est opposé avec virulence au projet d'aménagement du centre de congrès sur la presqu'île d'Albigny.

Nicolas Rocher

Transcription

(Bruit)
Journaliste
Nom, Bosson. Prénom, Bernard. Age, 38 ans. Situation de famille, marié, un enfant. Profession, avocat. Et depuis peu, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur chargé des collectivités locales. C’est avec enthousiasme que Bernard Bosson a accepté ses nouvelles responsabilités où il trouve de quoi satisfaire largement son goût du service public.
Bosson Bernard
Assieds-toi, Jacques.
Journaliste
Quelle impression cela fait d’être ministre ?
Bernard Bosson
Cela fait une curieuse impression, vous savez ! Il y a, à la fois, la sensation d’avoir une charge lourde sur les épaules, les responsabilités lourdes et puis en même temps, c’est à mon âge et dans le secteur passionnant que j’ai, quelque chose de tout à fait enthousiasmant.
Journaliste
Tout jeune, Bernard Bosson a pris le virus de la gestion locale auprès de son père. Avec passion, c’est son mot favori, il a très vite brillé plusieurs mandats électoraux. Elu municipal, tout d’abord, puis maire, conseiller général puis régional. Il a été aussi membre du comité des finances locales. Tout le préparant à l’évidence à sa nouvelle charge. Quels sont les dossiers justement que vous allez avoir à connaître ?
Bernard Bosson
J’ai, essentiellement, sauf autre délégation que mon ministre de tutelle, le ministre de l’intérieur, peut me donner quand il le veut. J’ai la direction des collectivités locales, c’est-à-dire l’ensemble des dossiers concernant les communes, les départements, les régions avec tout le problème : les finances, le personnel. En cette période de décentralisation, c’est passionnant.
Journaliste
Mais, dites-moi, vous avez beaucoup de mandats. Est-ce que vous n’allez pas en abandonner quelques-uns ?
Bernard Bosson
J’ai déjà abandonné la région, en présentant la députation mais, à moins que mes concitoyens ne veuillent plus de moi. Ce qui ne semble pas être le cas lorsque je regarde de près des résultats électoraux pour l’instant. Je n’abandonnerai jamais le mandat de maire qui le plus mandat du monde. C’est un mandat de contact humain, un mandat de contact avec les réalités quotidiennes et c’est un mandat merveilleux.
Journaliste
Dans une réussite comme la vôtre, est-ce qu’il n’y a pas de risque d’être le fils d’un père, comme celui que vous avez et d’être considéré comme un fils à papa ?
Bernard Bosson
C’est toute la difficulté, si vous voulez. Quand on a un père qui vous a précédé et qui a marqué une région, sur place, vous êtes très vite, où le fils à papa et là on ne vous fait pas de cadeau, ou le fils de son père, j'allais dire le digne fils de son père. Et lorsqu’on dit que je suis le fils de mon père, j’en suis très honoré. Et c’est déjà … J’en serais très fier.
(Silence)