Le Conservatoire du littoral
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Le Conservatoire du littoral est un acteur majeur de la protection du littoral. Il mène une politique d’acquisition d’espaces naturels urbanisés ou dégradés, situés en bord de mer et présentant un intérêt patrimonial, afin de les restaurer et de les préserver. Son objectif est de se rendre propriétaire de 18 000 hectares d’ici 2050. Jean-Claude Armand son directeur évoque les particularités du territoire et les difficultés rencontrées.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
08 nov. 2011
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Contexte historique
ParDirecteur de recherche CNRS, Laboratoire ART-Dev UMR 5281
La protection et l’aménagement ont été les deux enjeux majeurs de la politique littorale en France dans la seconde partie du XXe siècle. En réponse, l’État a favorisé la création de nombreuses institutions dont les missions consistèrent en la prise en charge de ces problématiques en apportant des solutions si possibles innovantes. Le Conservatoire du littoral (CdL) fut l’une d’entre elles dans le champ de la protection des environnements humides et notamment littoraux. Sa création s’inscrit dans le sillage de la mise sur l’agenda politique international de ces préoccupations, comme en témoigne la signature dans la ville de Ramsar (Iran), en 1971, d’une convention à qui elle donna son nom. Créé en 1975, son rôle consiste en une intervention foncière devant soustraire par l’achat des terrains situés sur le littoral et, en accord avec les acteurs et usagers locaux, de mettre en œuvre des opérations de gestion. En 2011, le CdL possédait 12 000 hectares dans la région Languedoc-Roussillon, soit les 2/3 du chemin parcouru puisque son objectif est d'en acquérir 18 000 avant 2050. Dans son bilan annuel de 2018, le CdL faisait état de 13 700 hectares de surfaces préservées.
Le témoignage du directeur de l’époque, Jean-Claude Armand, est intéressant à double titre car il propose une lecture relativement contre-intuitive des relations entre protection et aménagement du littoral régional. Plutôt que de figer une opposition stricte entre les deux processus, il dresse un panorama beaucoup plus nuancé, en insistant plutôt sur une continuité certaine et une complémentarité entre le CdL et la Mission Racine. La continuité institutionnelle et politique s’incarne par l’entremise de Pierre Raynaud, premier directeur du CdL jusqu’en 1984, qui assurait cette même fonction au sein de la Mission Racine. La seconde complémentarité entre les deux institutions est territoriale. M. Armand rappelle dans le reportage que la politique d’aménagement touristique s’appuyait sur un zonage assez strict de l’espace littoral où les espaces à urbaniser étaient séparés par des coupures vertes dans lesquelles le CdL s’est par la suite engouffré pour mener à bien sa politique de protection basée sur l’acquisition foncière. À titre d’exemple, dans l’Hérault, le CdL a particulièrement protégé le lido entre Palavas et La Grande Motte offrant ainsi, malgré l’énorme pression foncière, un espace préservé entre les deux espaces urbains. Cette maîtrise foncière a d’ailleurs été un atout considérable dans la « renaturation » de ce lido avec le déplacement de l’ancienne route, la création de parking en retro-littoral et enfin en canalisant les flux en direction de la plage, protégeant ainsi les espaces dunaires, aujourd’hui considérés comme le premier rempart contre les risques littoraux.
Malgré une situation du littoral languedocien jugée plutôt bonne par M. Armand, au regard d’autres territoires plus problématiques, il n’en demeure pas moins qu’il pointe des difficultés, notamment la pression de la croissance démographique. Selon les chiffres de l’INSEE, en 2010, la densité de population des communes littorales métropolitaines était de 285 hab/km2 soit 2,5 fois la densité moyenne en métropole (116 hab/km2). Cette pression démographique se traduit par une pression foncière accrue à des fins d’urbanisation qui se répercute sur les espaces agricoles puis par ricochet sur les espaces naturels. Le stock de terrains disponibles diminue et une concurrence accrue entre fonctions et usages des espaces littoraux s’exacerbe, concurrence que la loi littoral de 1986 n’a que très partiellement enrayée. Les enjeux liés aux changements climatiques et à leurs conséquences sur les risques littoraux (augmentation du niveau de la mer et érosion du trait de côte) peuvent fournir en plus de la biodiversité, de nouveaux arguments et de nouvelles opportunités au CdL pour réaffirmer sa légitimité et poursuivre sa politique d’acquisition foncière.
Transcription
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