Déménagement de la colonie des Aresquiers
- Vitesse de lecture: 1 x (normal)
Infos
Résumé
La colonie de vacances de l’Amitié cévenole, aux Aresquiers, a accueilli des générations d'enfants et d'adolescents. Elle doit fermer ses portes afin de préserver la zone naturelle fragile sur laquelle elle est implantée. Son directeur et le délégué du Conservatoire du littoral témoignent.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
02 mai 2011
Éclairage
- Contexte historique
- Articles utilisant cette vidéo
- Parcours thématiques
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00095
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Éclairage
- Contexte historique
- Articles utilisant cette vidéo
- Parcours thématiques
Contexte historique
ParDirecteur de recherche CNRS, Laboratoire ART-Dev UMR 5281
La plage des Aresquiers est, pour de nombreuses personnes, un petit coin de paradis situé entre Villeneuve-lès-Maguelone et Frontignan. Le Conservatoire du littoral, établissement public de l’État en charge de la protection et de la conservation de cet espace, propriétaire des terrains depuis les années 1980, a décidé qu’il était temps de rendre à la nature cette partie du littoral héraultais. La colonie de vacances de l’association d’éducation populaire « L’Amitié cévenole », présente sur ces lieux depuis la fin des années 1950 ainsi que ses jeunes pensionnaires, doivent laisser la place à la protection de la biodiversité et notamment aux sternes et autres avocettes dérangées par les activités ludiques et récréatives.
Pour un littoral marqué par les aménagements touristiques depuis les années 1960, ce changement dans l’usage et la fonction de ces terrains est marqué du sceau de la volonté de libérer des parties du lido, bande de sable entre mer et lagunes, de toute occupation humaine. Jean-Claude Armand, directeur du Conservatoire, le confirme en soulignant le caractère progressif d’une telle mutation. Progressif, car depuis le classement des Aresquiers en zone naturelle, la colonie a poursuivi son activité pendant 30 ans, période durant laquelle la transition a eu le temps de s’installer dans les esprits et d’accompagner le processus jusqu’à la fin du bail de l’association. Progressif également par les pistes envisagées qui consistent à trouver une solution de relocalisation, certes difficile et longue, du côté de Marseillan déjà fortement contraint.
Une page longue d’un demi-siècle se tourne. Du côté de l’association, malgré une tristesse certaine, la cause est comprise et entendue comme le rappelle son président, Loïc Linarès, un enfant du pays qui depuis ses 12 ans fréquentait assidûment la colonie. Cet attachement à ce territoire et à ses problématiques est d’ailleurs profond puisque son engagement associatif s’est prolongé dans la sphère politique : Loïc Linarès est élu de Frontignan, vice-président de l’Agglomération de Sète et également président de CEPRALMAR (Centre d'études et de promotion des activités lagunaires et maritimes), une association professionnelle des métiers de la pêche et de la gestion intégrée du littoral.
Ce reportage, réalisé en 2011, témoigne de la trajectoire d’un territoire et de ses enjeux à travers le parcours professionnel d’un homme, qui atteste à côté des enjeux environnementaux, de l’importance politique et économique du littoral et de son profond enracinement social.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Hélène Archilla-Macurdy
C’est la fin d’une époque sur la plage des Aresquiers dans l’Hérault.Les jolies colonies de vacances installées depuis les années 60 au bord de l’eau sont priées de plier bagages.Des années de résistance mais le site devait être rendu à la nature.Isabelle Bris, Thierry Will.
Isabelle Bris
Association d’éducation populaire, l’Amitié cévenole a planté ses premières tentes aux Aresquiers en 1958.Son but, permettre aux enfants des montagnes de goûter aux joies de la mer.Séduits par la beauté des lieux, ses responsables décident de s’y installer en 1960.L’association signe d’abord un bail de 20 ans, puis resigne pour 30 ans.Depuis, des générations d’enfants et d’adolescents se sont succédé ici avec bonheur.
Max
C’est vraiment agréable de se retrouver tous ensemble à faire des activités et c’est un moment unique dans une vie.Pour moi, c’est super important.Ici, on s’amuse, on s’éclate, et c’est vraiment magique.
Isabelle Bris
Et pourtant ce lieu privilégié va disparaître.La colonie de vacances se situe au cœur d’une zone naturelle aussi rare que fragile, acquise par le Conservatoire du littoral en 1980.Les espèces protégées comme les sternes et les avocettes nichent juste à côté.Ces oiseaux sont constamment dérangés par le va-et-vient des humains.Voilà pourquoi la colo est condamnée, un jour ou l’autre ces bâtiments seront rasés.
Jean-Claude Armand
Aujourd’hui, il n’y a pas une urgence à régler cette situation mais à terme il faut absolument que l’îlot redevienne le moins occupé possible.Ça fait 30 ans que cette opération est en cours.Je pense qu’il faut maintenant trouver des solutions de repli le plus rapidement possible.
Isabelle Bris
Pour les responsables de l’association c’est un crève-cœur, en particulier pour son président qui a passé presque tous ses étés ici depuis l’âge de 12 ans.
Loïc Linarès
En venant ici, on tombe amoureux du lieu quoi, et on a envie d’en prendre soin, on a envie de le gérer.Et je crois que c’est quand même une des finalités aussi du Conservatoire du littoral avec lequel on est en accord.On ne trouvera jamais un lieu comme celui-ci mais en tout cas on souhaite totalement on souhaite tendre vers ça.
Isabelle Bris
L’Amitié cévenole aimerait aujourd’hui pouvoir déménager à Marseillan au bord de l’étang mais le dossier est loin d’être bouclé.Alors en attendant ici, tout le monde savoure le temps présent conscient que c’est peut-être le dernier des étés et la fin de l’aventure.
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 06 avr. 2018
Durée de la vidéo: 02M 42S
Suivi écologique des Biohuts, nurseries artificielles dans les ports
Date de la vidéo: 11 oct. 2018
Durée de la vidéo: 02M 21S