Les 800 ans du port de Lattes
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Résumé
Un colloque sur les ports méditerranéens au Moyen Âge est organisé au musée de Lattes, à l’occasion des 800 ans de la ville. Kathryn Reyerson, professeur à l’Université du Minnesota, explique l’importance de Lattes à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle. Montpellier, grande place commerciale, est alors à son apogée et Lattes, son port fluvial, représente l’un des principaux ports de la Méditerranée occidentale.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
12 nov. 2004
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Contexte historique
ParDirecteur de recherches au CNRS (UMR 5140)
Aujourd’hui englobée dans l’aire urbaine de la ville de Montpellier, Lattes conserve maintes traces d’une histoire plurimillénaire riche en rebondissements. En 2004, historiens et archéologues se sont réunis en colloque pour échanger leurs connaissances sur cette histoire et sur la place de Lattes dans le patrimoine médiéval du Bas-Languedoc. Lattes l’émancipée, comme le claironne la journaliste ? Rien de moins sûr car au Moyen Âge c’est à Montpellier que tout était décidé : Lattes n’était qu’une émanation du dynamisme montpelliérain.
Lattes, Lattara de son premier nom, fut d’abord un port gaulois dès le Ve siècle avant J.-C. Délaissée durant la période romaine en raison de l’envasement du Lez et de l’étang devenus impropres à la navigation, la ville de Lattes s’efface pendant de longs siècles jusqu’à ce que sa voisine Montpellier, nouvelle et prospère ville marchande, veuille se doter d’un port actif qui lui permette de tenir son rang dans les échanges méditerranéens.
Montpellier n’est pas au bord de la mer mais tout près de Lattes… Dès le début du XIIe siècle, la dynastie montpelliéraine des Guilhem s’attache à inclure dans sa seigneurie le cours inférieur du Lez et les terres voisines, sans trop s’embarrasser de l’avis des seigneuries de l’évêché de Maguelone et du comté de Mauguio. Les années 1120-1140 voient se multiplier les conflits, particulièrement lorsque les Montpelliérains « oublient » que telle terre, tel canal ou un moulin ne leur appartiennent pas : de véritables combats armés émaillent cette période dont Montpellier sort vainqueur et Mauguio durablement affaiblie.
Les participants au colloque organisé au musée de Lattes, et Kathryn Reyerson au premier chef, ont fortement souligné l’importance de l’activité maritime pour la prospérité des villes. Après des débuts obscurs peu avant l’an mille, aux XIIIe et XIVe siècles, Montpellier se hisse au rang des principales places commerciales de la Méditerranée occidentale avec Pise, Gênes ou Barcelone.
Comme les grands ports de Narbonne et Arles, Lattes s’organise dans un cadre fluvial et lagunaire, milieu instable qui impose d’importants travaux d’aménagement afin de maintenir les voies navigables. La ville charge le collège des consuls de mer de diriger l’aménagement et l’entretien du port, établi dans un bras du delta du Lez et de la Mosson, qu’il faut sans cesse déblayer des alluvions. Autour du port un castrum, village fortifié, rassemble la population des mariniers, pêcheurs et agriculteurs : Lattes, qui a conservé son nom antique, sort d’un oubli millénaire.
Pourtant, comme marquée au sceau de l’éternel recommencement, Lattes s’efface à nouveau dès les XVe et XVIe siècles, frappée de paralysie par le déclin de la ville de Montpellier, désormais privée d’accès maritime par le comblement du Lez dont le curage n’est plus assuré. Les documents d’archives étudiés par Emmanuel Le Roy Ladurie montrent un village effacé de la carte tandis que de grands domaines, les mas d’Encivade, Saint-Sauveur, Maurin ou Mariotte se partagent les riches terres fourragères et céréalières du delta.
Éternel recommencement ? En effet : ressuscitée par les fouilles conduites par Henri Prades dès les années 1970 puis approfondies par le CNRS, la cité romaine refait surface et affiche sa richesse au musée Lattara. Ultime avatar (ou dernier en date?), la ville de Lattes retrouve un port à la fin du XXe siècle, un port de plaisance bien différent des précédents mais toujours établi au passage du Lez. À Lattes, l’histoire bégaye !
Bibliographie
Emmanuel Le Roy Ladurie, « Sur Montpellier et sa campagne, aux XVIe et XVIIe siècles », Annales. Économies, sociétés, civilisations, 12ᵉ année, N. 2, 1957. p. 223-230.
Transcription
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