La cathédrale de Maguelone
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Résumé
Au VIe siècle, le port de Maguelone connaît une certaine activité. La première cathédrale, siège d’un évêché, est bâtie à la même époque. Le bâtiment actuel date essentiellement du XIIe siècle. Aujourd’hui propriété du diocèse de Montpellier, l’ancienne cité épiscopale fait l’objet d’un programme de fouilles dirigées par une équipe du CNRS. L’association des Compagnons de Maguelone participe à la valorisation du site.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
12 juil. 2012
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Contexte historique
ParDirecteur de recherches au CNRS (UMR 5140)
Dix kilomètres au sud de Montpellier, la cathédrale de Maguelone occupe une ancienne petite île à l'arrière du cordon littoral de la Méditerranée. À demi enfouie dans un écrin végétal, la cathédrale romane perpétue le souvenir de l'ancien siège d'un évêché établi là au VIe siècle, dans le territoire qui constituait alors la province gauloise du royaume wisigoth de Tolède.
La cathédrale de la période romane, bâtie pour l'essentiel au XIIe siècle, tend un riche livre d'histoire à qui la visite et l'interroge. Tout de cette histoire n'est pas visible : ainsi, les fondations de la première cathédrale, bâtie au VIe siècle, commentées dans la vidéo par l’archéologue Alexandrine Garnotel dont ce fut le sujet de thèse, ne sont que partiellement dégagées et ne se visitent pas. On pourrait cependant se faire une idée de la richesse du monument en observant le sarcophage de marbre de la même époque, présenté dans la chapelle nord du transept. Autre glorieuse page de cette histoire, la cathédrale fut dotée de puissantes défenses, au XIVe siècle, afin de participer à la surveillance du littoral menacé par la piraterie. De cet épisode témoignent les mâchicoulis et la tour qui dominent l'entrée de l'église, ainsi transformée en château-fort. Deux siècles plus tard, après la gloire, la cathédrale sombre dans l'oubli lorsque l'évêché est transféré à Montpellier.
Récemment rattaché au littoral par l'accumulation des alluvions lagunaires, l’îlot conserve un caractère insolite et la cathédrale pose une énigme : pourquoi établir la cité épiscopale en ce site battu par les vents du large, à portée des agressions maritimes, envahi de moustiques, et de surcroît placé en marge du territoire de l'évêché ainsi que de ses biens fonciers ?
Les archéologues n’ont pas manqué d’interroger le site sur son histoire, multipliant fouilles et découvertes ponctuelles. Par leur ampleur, depuis 1998, ces recherches ont renouvelé l’approche de l’histoire insulaire, mettant au jour une abondante documentation : objets, fragments de poteries, sépultures et bâtiments. En 1998-2000, c’est la découverte des vestiges de fondation d’une grande basilique entourée d’une nécropole de plusieurs centaines de sépultures des VIe et VIIe siècles. Depuis 2016, les fouilles de Maguelone constituent un programme du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) destiné à préciser la connaissance de l’activité du siège épiscopal entre la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Âge.
Ces recherches, qui se sont intensifiées depuis la réalisation du reportage en 2012, ont permis de préciser les premiers indices et d’établir que l’ancien îlot était occupé dès le début de la période romaine avec en son centre un domaine viticole ; le vignoble occupait alors la quasi-totalité des lieux. Au IVe et surtout à partir du Ve siècle, les occupants délaissent la viticulture, développent la navigation sur la lagune et entrent dans le commerce méditerranéen. Apparu tardivement, le port de Maguelone occupait une position secondaire entre les grands ports d’Arles et Narbonne. De cette activité marchande témoignent plus de 50 000 fragments d’amphores venues de Palestine, de Carthage ou d’Hispanie pour alimenter les marchés gaulois en vin et en huile. L’activité atteint son intensité maximale au VIe siècle sous les rois wisigoths qui laissent aux fonctionnaires de l’empire de Byzance le soin de réglementer les échanges : en témoignent les unités de mesure des marchandises précieuses retrouvées à Maguelone, huit poids de bronze marqués du sigle officiel de l’administration impériale.
Cette prospérité entraîne la construction de grands bâtiments de stockage dont l’un, couvrant 1400 m2, a été fouillé au nord de la cathédrale. Pourtant, ce dynamisme sera de courte durée, les vestiges d’activité s’affaiblissent au cours du VIIe siècle avant de s’effacer durablement. Epidémie, conflit, crise économique ? Les recherches archéologiques doivent se poursuivre et s’approfondir afin d’éclairer les causes et les circonstances du déclin de l’occupation. L’île de Maguelone semble perdre alors durablement son dynamisme qu’elle ne retrouvera qu’au XIIe siècle, ce dont témoigne la cathédrale romane qui avait d’abord attiré l’attention du visiteur.
Bibliographie
Alexandrine Garnotel, L'île de Maguelone du IIIe au XIIIe siècle, Marseille, Université d’Aix-Marseille, (thèse de doctorat en archéologie), 2004.
Transcription
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