Jacques Barrot et la Sécurité sociale en excédent
Notice
Fin 1980, Jacques Barrot fait le point sur les effets de son plan de financement lancé en juillet 1979. Sans mystère, la cotisation exceptionnelle a joué son rôle et a contribué à due concurrence au retour à l'équilibre. De même que sa suppression ramènera au déficit. Les dépenses d'Assurance maladie sont ralenties de 20 % à 15 %.
Éclairage
Le 25 juillet 1979, Jacques Barrot lance son plan de financement (voir Le plan Barrot de 1979). Cette vidéo est l'occasion de faire le point, quinze mois plus tard.
Première caractéristique, la Sécurité sociale qui affichait un déficit de 11 milliards de francs en 1978 est annoncée excédentaire pour 8 milliards. Un excédent est suffisamment rare dans l'histoire de la Sécurité sociale pour être souligné.
Deuxième caractéristique, la cotisation exceptionnelle intervient pour une part non négligeable dans ce résultat, Jacques Barrot le reconnaît. En revanche, il omet de dire que si on retire cette cotisation exceptionnelle, la Sécurité sociale redevient déficitaire. Or cette cotisation va disparaître en février 1981, ce qui est une erreur.
Jacques Barrot a beau dire que c'est possible, à condition que les efforts soient poursuivis en matière de dépenses d'Assurance maladie. Dans les faits, ce ne sera pas suffisant, ou alors les efforts devraient être bien plus importants. Pour Jacques Barrot, ces efforts ont permis de ramener le taux de croissance des dépenses d'Assurance maladie de + 20 % à + 15 %.
Quand en 2015 on parle d'un Ondam (objectif national des dépenses d'Assurance maladie) sous la barre des 2 %, on a l'impression d'être sur une autre planète.
La troisième caractéristique de cette interview concerne l'Assurance vieillesse.
En 2015, le rapport démographique - c'est-à-dire le ratio du nombre de cotisants actifs au nombre de retraités - est inférieur à 1,8 selon les chiffres du Conseil d'Orientation des Retraites (Cor).
Jacques Barrot se félicite que ce rapport soit de 4 en 1980 ; il ajoute qu'il devrait même remonter à 5 en 1985. Ces chiffres reflètent un contexte particulier, car au moment où parle Jacques Barrot, la retraite est à 65 ans, ce qui veut dire qu'en 1985, les classes d'âge normalement les plus nombreuses, c'est-à-dire de 65 à 70 ans, correspondent aux naissances de 1915 à 1920, c'est-à-dire aux classes creuses de la Première Guerre mondiale.