Le "casse du siècle" à Nice
Notice
Résumé
Type de média :
-
Date de diffusion :
20 juil. 1976
Source :
Référence :
00095
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Contexte historique
Le "casse du siècle" a lieu à Nice, avenue Jean Médecin, dans la salle des coffres de la Société Générale. Ce cambriolage suscite une panique parmi les clients de la banque, et un grand intérêt dans les médias. Profitant du long week-end du 14 juillet 1976, des truands ont forcé 317 coffres de la banque ; ils se sont emparés de plus de 5 milliards de centimes et de documents importants. L'opération a été minutieusement préparée, très à l'avance, par des hommes bien informés, notamment de l'absence d'alarme. Après avoir transporté leur matériel en bateau par les égouts, les voleurs ont percé une galerie de huit mètres de long depuis l'embouchure du Paillon jusqu'à la salle des coffres, où ils ont campé pendant deux jours et deux nuits : ils ont pris le temps de choisir les coffres, de souder la porte de l'intérieur et de laisser un message écrit : "ni armes, ni violence et sans haine". Tout prouve qu'il s'agit de professionnels : la qualité du matériel retrouvé, les techniques employées pour percer la galerie et le mur de béton, la ventilation du chantier. En octobre 1976, la police met la main sur vingt-deux "égoutiers" de la Société Générale, dont le " cerveau ", Albert Spaggiari, arrêté le 28 octobre.
Spaggiari, photographe de son état, très proche du maire de Nice Jacques Médecin, est connu pour ses idées néo-nazies ; parachutiste en Indochine, il a été condamné à plusieurs reprises pour hold-up et pour ses activités dans l'OAS. Ce gangster, présenté par les médias comme un héros, passe aux aveux, mais reste peu de temps sous les verrous. Interrogé sans menottes, il s'évade le 10 mars 1977 du Palais de Justice de Nice de façon spectaculaire : il saute par la fenêtre du bureau du juge d'instruction, tombe six mètres plus bas sur le toit d'une voiture et s'enfuit avec l'aide d'un complice.
Ces milliards volés auraient été destinés à une organisation d'extrême-droite, la "Catena" qui devait se charger de les répartir entre divers groupes fascistes d'Europe. Une partie du butin a été retrouvée par la police, mais l'essentiel a disparu. La longue cavale de Spaggiari, condamné par contumace à la prison à perpétuité, atteint d'un cancer, s'achève par son décès en juin 1989 dans le nord de l'Italie. Toute l'affaire est marquée par une chaîne de complicités, une forte médiatisation et une atmosphère de compromissions politiques.
Bibliographie :
Albert Spaggiari, Les Egouts du paradis, Paris, Albin Michel,1978, et Journal d'une truffe, Paris, Albin Michel, 1983.
Christophe Hondelatte, Albert Spaggiari, le casse du siècle : Sans arme, ni haine, ni violence, Paris, Michel Lafont, 2007.
Filmographie :
José Giovanni, Les Egouts du paradis, 1979.
Jean-Paul Rouve, Sans Armes, ni haine, ni violence, 2008.
Transcription
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