Les tanneries de Barjols
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Résumé
Barjols a longtemps été la capitale varoise de la tannerie avec vingt-deux entreprises. Aujourd'hui, une seule subsiste. Elle reçoit des aides du gouvernement. Les ouvriers y travaillent les peaux de bovins, destinées ensuite à la vente.
Date de diffusion :
17 déc. 1981
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La tannerie était une activité traditionnelle dans certaines localités de Provence, bien pourvues en eau, tandis que les forêts de chênes verts fournissaient le tan nécessaire à la préparation des peaux. Mais l'essentiel de cette industrie très polluante a disparu à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, sauf exception. Barjols, bourgade du haut Var où la première tannerie a été créée au début du XVIIe siècle, fait partie de ces exceptions. Les tanneries ont été sa principale activité jusqu'à la fin du XXe siècle. Barjols bénéficiait d'eau à profusion. Le relief permettait de la capter et de la faire arriver en cascade le long du réal pour entraîner les machines. À cela, s'ajoutait la relative proximité du port de Marseille, place importante de l'importation des cuirs d'outre-mer. C'est pourquoi les tanneurs barjolais ont opté alors pour le traitement des peaux de bovins et la production de deux catégories de cuirs : le cuir pour le dessus des chaussures - la tige - et le cuir à semelles et à talons.
Au temps de son apogée, - au milieu du XIXe siècle -, la tannerie barjolaise comptait 24 tanneries et 19 moulins à tan qui servaient à broyer les écorces de chêne vert. Au début du XXe siècle, l'arrivée de nouveaux extraits tannants, concentrés des tanins de bois de châtaignier ou de quebracho (arbre de l'Amérique australe venant d'Argentine), avec une teneur en tanin de 70 à 80 %, a permis de réduire l'opération de tannage à quelques semaines. Mais c'est l'introduction du tannage au chrome qui amorce le déclin rapide de la tannerie locale. En 1918, il ne reste que cinq tanneries en activité. Sur ces cinq entreprises, l'une ferme en 1920, une autre en 1928. En 1939, les trois tanneries restantes - Paul Vaillant et fils, Albert Plauchud et fils, Fassy - emploient aux environs de 450 personnes, parmi lesquels de nombreux immigrés italiens et arméniens. Le déclin du secteur s'accélère après 1940. En 1956, l'entreprise Fassy et Fils disparaît définitivement et, en septembre en 1967, c'est au tour de Plauchud et Fils de cesser son activité.
En 1981, au moment du reportage, il ne subsiste donc plus que la tannerie Vaillant qui reprend son activité en profitant d'un plan gouvernemental d'aide financière à ce secteur. Elle emploie 87 personnes, dont 62 ont plus de 45 ans. Le reportage insiste sur les processus de fabrication et les scènes montrant les personnels au travail ne manquent pas d'intérêt. Malgré les aides publiques qu'elle reçoit, la dernière tannerie bajorlaise ne pourra résister longtemps aux produits des tanneries italiennes, américaines ou espagnoles qui envahissent le marché français. Elle fermera ses portes en 1983. La municipalité d'alors a cherché à maintenir une présence du cuir en favorisant son artisanat, mais surtout elle a essayé d'aménager les grands bâtiments des tanneries en lofts ou en ateliers d'artistes.
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