Les militaires du 21e RIMA de Fréjus au Mali
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Il y a une semaine la France décidait d'intervenir au Mali pour repousser l’invasion qui menaçait le pays. Près de 2 000 soldats français sont engagés au sol au côté de l'armée malienne. Parmi eux, les militaires du 21e RIMA de Fréjus.
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19 janv. 2013
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Ce reportage ainsi que le document Le ministre de la Défense à Miramas, plaque tournante de l’envoi de troupes au Mali traitent de l’envoi des troupes françaises au Mali, dans le cadre de l’opération Serval lancée par le président de la République, François Hollande, le 15 janvier 2013, à la demande du gouvernement malien et l’accord du conseil de sécurité des Nations Unies, pour stopper l’avance fulgurante des colonnes motorisées parties du nord du pays, qui ont pris les villes de Tombouctou et Gao et qui s’approchent de la région de Bamako. Ces colonnes sont formées par une coalition d’indépendantistes touareg et de djihadistes en partie d’origine étrangère, qui ont profité du chaos libyen pour s’armer et s’équiper. L’intervention française va arrêter cette avance, reprendre le terrain jusqu’aux massifs sahariens qui servaient de sanctuaires à ces groupes. Depuis ce moment, l’armée française reste présente (opération Barkhane), mais agit dans le cadre des forces, principalement africaines, sous commandement des Nations Unies qui composent la MINUSMA, créée en avril 2013.
L’intérêt de ces reportages est de souligner l’importance militaire et géostratégique de la Provence, qui est désormais la principale région de projection des forces armées vers l’extérieur puisque la sécurité du pays, la défense de ses intérêts ou celle des pays alliés se jouent désormais assez loin des frontières. L’Afrique du Nord (Sahel compris) et le Proche ou Moyen Orient étant devenus des zones de conflits ou de tensions potentielles, le redéploiement des forces françaises bénéficie à la Provence au détriment des régions du Nord-Est, traditionnels lieux d’implantations des principales unités de l’armée de terre. La zone de regroupement et d'attente (ZRA) de Miramas, que vient visiter le ministre de la Défense, est le point de passage obligé du matériel partant ou revenant des zones de conflit. Il s’agit d’une vaste plateforme d'intégration logistique, où transitent les hommes et le matériel. Créée en 1997 sur le site des anciennes poudrières, elle peut accueillir sur ses 250 hectares 1 000 hommes, 300 conteneurs et 600 véhicules. Elle est associée au grand dépôt de munitions qui a défrayé la chronique à cause du vol de grenades et d’explosifs qu’il a subi en juillet 2015 et qui a posé la question de sa sécurisation. Miramas est bien relayé par voie ferrée aux ports d’embarquement de la région marseillaise et de Toulon. On notera que ce site est très proche de la très importante base aérienne d’Istres (plus de 3 000 militaires et près de 2 000 employés civils), tandis que l’École de l’Air se trouve de l’autre côté de l’Étang de Berre, à Salon-de-Provence (1 600 militaires). La région marseillaise est elle plutôt marquée par la présence de la Légion étrangère, d’autant que son implantation historique à Aubagne a été renforcée par le transfert du 1er régiment étranger d’Orange au camp de Carpiagne. Les unités de la Légion font partie des troupes d’élite régulièrement envoyées sur les théâtres extérieurs. Il en va de même des troupes d’infanterie de marine. Les hommes du 21e RIMA (Régiment d’infanterie de marine) que l’on voit prendre position sur le fleuve Niger étaient stationnées au Tchad, pays qui joue un rôle essentiel dans le dispositif français de contrôle de l’Afrique sahélienne. Le 21e RIMA avait participé peu avant à l’intervention française en Afghanistan et, plus anciennement, aux opérations dans les Balkans (Bosnie et Kosovo). L’infanterie de marine a pour base historique Fréjus, dans le Var. C’est là que se trouve le Musée des troupes de marine. Les camps militaires de Fréjus et de ses environs ont été créés durant la Première Guerre mondiale pour les troupes coloniales, afin de les acclimater aux températures européennes et les faire hiverner. C’est pourquoi il n’est pas inintéressant de noter qu’une mosquée - la belle mosquée Missiri - a été construite en 1930 au camp de Caïs pour les soldats musulmans et qu’en outre, comme beaucoup d’entre eux étaient maliens, elle a pris modèle sur la mosquée de la ville de Djenné, située tout près du secteur où le 21e RIMA arrive dans le reportage. Tout à côté se trouve une pagode qui était destinée aux soldats indochinois.
Le Var est le département le plus militarisé de notre région et même de France. Non loin des quelques 800 soldats de Fréjus, se trouve l’ensemble formé par le camp de Canjuers, plus grand militaire d’Europe (1 300 hommes, voir sur sa création Michel Debré visite le futur camp militaire de Canjuers) et par les écoles d’application de l’artillerie et de l’infanterie de Draguignan (un millier d’hommes plus les stagiaires). Un peu plus à l’Ouest, l’École d’application de l’aviation légère de l’armée de terre au Cannet-des-Maures (1 500 hommes, 3e plateforme aéronautique militaire). Il faut y ajouter l’ensemble naval et aéronaval de Toulon (plus de 23 000 militaires et plus de 5 000 civils qui font du ministère de la Défense le plus gros employeur du département). Toulon reste le principal port de guerre. Il concentre 70 % de la flotte française de surface. Il est le point d’attache du porte-avion Charles de Gaulle, régulièrement envoyé pour appuyer les interventions sur les théâtres extérieurs (en 2014-2015, Syrie-Irak) et des six sous-marins nucléaires d’attaque. La base portuaire est notamment complétée par les installations de Saint-Mandrier (centre d’instruction naval), de Hyères (base aéronavale) et de Cuers-Pierrefeu (l’Atelier industriel de l’aéronautique est le 2e employeur du Var). Si l’on ajoute, à ces implantations en activité, les près de 40 000 retraités des armées qui vivent dans ce département, on mesurera mieux l’impact économique, social et politique de cette présence militaire.
Transcription
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