Attentat contre le consulat d'Algérie
Infos
Résumé
Les secours interviennent après un attentat à la bombe qui a fait plusieurs morts parmi les personnes qui étaient en attente dans le consulat d'Algérie de Marseille, rue Dieudé. Le consul général d'Algérie visite les blessés, mais s'abstient de tout commentaire.
Date de diffusion :
14 déc. 1973
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00221
Catégories
Thèmes
Lieux
Éclairage
Contexte historique
Par
Cet attentat, en plein centre ville, fait suite à la flambée d'agressions perpétrées à Marseille contre des Nord-Africains depuis le meurtre d'un chauffeur de bus par un déséquilibré le 25 août précédent. Il s'inscrit aussi dans un climat de tension xénophobe exacerbé depuis cet évènement, mais entretenu par la campagne anti-immigrée qui se développe depuis des mois.
La bombe déposée dans le hall du consulat a fait quatre morts et vingt blessés (dont douze graves) parmi les personnes qui attendaient leur tour de passage. Cet attentat, venant dans ce contexte et après d'autres (contre le siège d'Air Algérie ou celui de l'Amicale des Algériens), suscite une grande émotion parmi les Algériens de Marseille. Le lendemain, plus de 3 000 d'entre eux allaient manifester aux Mobiles. Cette manifestation sera suivie par d'autres à Paris, Bordeaux, Lyon, etc. à l'appel des organisations antiracistes, mais aussi de l'Amicale des Algériens (dépendante de l'État algérien) qui entend montrer son emprise sur la communauté immigrée. L'ambassadeur d'Algérie en France, qui ne peut pas et ne veut pas s'en prendre au pouvoir en place, mettra en cause Gaston Defferre, accusé de complaisance à l'égard des racistes. Mais, surtout, ce fut la police que l'on accusa de passivité, sinon de connivence. L'attentat sera revendiqué par un "club Charles Martel" dont les liens avec l'extrême droite et les anciens activistes OAS étaient plus que probables. Une organisation de rapatriés, l'UDISFRA d'Eugène Ibagnès, bien implantée dans la région, sera mise en cause, comme celle, non moins extrémiste, de Mouloud Kaouane. Ibagnès sera interpellé en juillet 1975. L'arrestation quelques mois après, en octobre, dans le Var, de poseurs de bombes appartenant à ces milieux et agissant pour le compte d'une organisation clandestine s'intitulant "Justice Pieds Noirs", corroborera l'hypothèse. Mais les auteurs de l'attentat ne seront jamais retrouvés.
Bibliographie :
Yvan Gastaud, Immigration et opinion en France sous la Ve République, Paris, le Seuil, 2000.
Émile Témime dir., Migrance. Histoire des migrations à Marseille, tome 4 "Le choc des décolonisations (1945-1990)", Aix-en-Provence, Edisud, 1991.
Filmographie :
Morat Aïr Habbouche, Marseille 73, la ratonnade oubliée, 2006.
Transcription
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 02 janv. 1984
Durée de la vidéo: 05M 06S
Attentat à la gare Saint Charles à Marseille
Date de la vidéo: 25 janv. 2013
Durée de la vidéo: 01M 58S
Le ministre de la Défense à Miramas, plaque tournante de l’envoi de troupes au Mali
Date de la vidéo: 15 juil. 2016
Durée de la vidéo: 04M 04S
Le récit de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016
Date de la vidéo: 07 oct. 1966
Durée de la vidéo: 17M 06S
Naissance d'un village : Carnoux-en-Provence
Date de la vidéo: 11 juil. 1958
Durée de la vidéo: 02M 19S
Les anciens combattants de l'Afrique française à Marseille
Date de la vidéo: 02 janv. 1984
Durée de la vidéo: 05M 06S
Attentat à la gare Saint Charles à Marseille
Sur les mêmes lieux
Date de la vidéo: 25 sept. 2014
Durée de la vidéo: 04M 19S
Hommage à Hervé Gourdel, assassiné en Kabylie
Date de la vidéo: 10 mars 2019
Durée de la vidéo: 01M 38S
Manifestation d'Algériens à Marseille contre une 5ème candidature d'Abdelaziz Bouteflika
Date de la vidéo: 06 mars 1982
Durée de la vidéo: 02M 39S
Le sculpteur César décoré par Gaston Defferre à Marseille
Date de la vidéo: 21 août 2018
Durée de la vidéo: 02M 12S