La disparition du sous-marin La Minerve
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Résumé
À la préfecture maritime de Toulon, une conférence de presse rend compte de la disparition du sous-marin La Minerve, qui n'est pas rentré au port après un exercice. Les recherches, aussitôt entreprises, en particulier par les appareils du porte-avion Clemenceau, n'ont rien donné. Elles sont poursuivies par les hélicoptères qui ont rallié la base de Saint-Mandrier.
Date de diffusion :
28 janv. 1968
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La Marine toulonnaise vit un moment dramatique. Le sous-marin La Minerve a disparu au cours d'un exercice. Le commandant Beaufort, chef de cabinet du préfet maritime, entouré du commandant Bouillot (à gauche) qui commandait ce sous-marin encore dix jours avant sa disparition, et le commandant Émery (à droite), commandant la 1ère escadre de sous-marins, tiennent une conférence de presse pour faire le point sur les recherches en cours. Ce n'est pas la première fois qu'un sous-marin disparaît accidentellement. En 1966, avait été célébré le vingtième anniversaire de la disparition du sous-marin 2326 au large de Saint-Mandrier, le 5 décembre 1946 (28 morts) et le sous-marin Sybille avait connu le même sort le 24 septembre 1952 au niveau de la presqu'île de Saint-Tropez, vers le cap Camarat (46 morts). Mais de tels accidents sont rares et leur issue, l'ensevelissement dans les profondeurs marines, leur donne un caractère sans doute plus tragique que d'autres drames de la mer, à moins que ceux-ci n'atteignent des dimensions spectaculaires comme au début du siècle lorsque les cuirassés Iéna en 1907 et Liberté en 1911 avaient explosé dans le port de Toulon, en faisant 117 et 200 morts.
La Minerve a disparu la veille au large du cap Sicié, au cours d'un exercice avec 46 hommes et 6 officiers à son bord. En dépit des moyens maritimes et aériens mis en oeuvre (de la soucoupe Cousteau aux hélicoptères de l'Aéronavale), les recherches s'avèreront vaines et seront suspendues le 2 février au matin. Il était alors trop tard pour espérer une survie puisque le bâtiment avait à coup sûr épuisé son oxygène. Par la suite, le bathyscaphe Archimède tentera en vain de trouver l'épave. Celle-ci se serait échouée à plus de 1 500 mètres de fond.
La Minerve avait rejoint Toulon à la fin de 1962, peu après sa mise à flot. Elle faisait équipe avec deux autres sous-marins de même classe, La Junon et L'Eurydice. C'est sur ce dernier sous-marin que le général de Gaulle embarquera le 8 février 1968 pour être conduit sur les lieux et rendre, en plongée, un dernier hommage à l'équipage du sous-marin. Mais L'Eurydice disparaîtra en mer à son tour le 4 mars 1970 avec un équipage de 57 personnes. L'épave sera repérée, un mois après, au large du cap Camarat par 750 mètres de fond. À Toulon et à Ramatuelle, des stèles conservent le souvenir de ces tragédies.
Ces affaires attirent l'attention sur le rôle de Toulon, qui reste, avec Brest, le principal port de guerre français. Ce rôle, ancien, de grande base navale en Méditerranée s'est confirmé au cours du XXe siècle, bien que, à l'époque de l'accident, les porte-avions Clemenceau et Foch aient été affectés sur l'Atlantique (ils reviendront à Toulon en 1974). Toulon est le siège de la Ve Région maritime qui couvre la façade méditerranéenne et son arsenal est le premier employeur industriel de la région provençale. Tout en entretenant avec la Marine des rapports qui sont moins simples qu'il n'est souvent dit, la ville vit en symbiose avec elle et avec les activités qu'elle génère. Les drames de l'une sont les drames de l'autre. Durant la dernière guerre, le sabordage de la flotte, le 27 novembre 1942, avait été profondément ressenti par l'ensemble de la population. La disparition accidentelle de deux sous-marins, à deux années d'intervalles, bouleverse. C'est à Toulon que les premiers sous-marins français avaient vu le jour en 1887 au Mourillon et, depuis, le port a toujours abrité ce type de bâtiments. La base sous-marine de Missiessy, au sein de l'arsenal principal, avait été complétée par celle de Saint-Mandrier, qui portait depuis octobre 1966 le nom de L'Herminier, le commandant du sous-marin Casabianca qui avait choisi de quitter Toulon occupé par les Allemands, le 27 novembre 1942, et de rallier Alger pour se mettre au service des Alliés. La base de Saint-Mandrier dont il est question dans le reportage est celle de l‘Aéronautique navale.
Aujourd'hui, Toulon garde un rôle géostratégique essentiel en Méditerranée. Le port reste en particulier le point d'attache de l'escadrille des sous-marins nucléaires d'attaque.
Transcription
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