Trisha Brown et Orfeo
Notice
La chorégraphe américaine Trisha Brown et le chef René Jacobs évoquent Orfeo de Monteverdi. Des images de répétitions et des explications de Trisha Brown s'enchaînent.
Éclairage
La courbe de travail de la chorégraphe américaine Trisha Brown (née en 1936) possède une amplitude et une richesse uniques. Performances sur les toits de New-York, pièces de danse contemporaine, mises en scènes d'opéras... Depuis les années 1960, sa progression suit une logique impeccable, limpide comme sa ligne de danse profilée. Riche de quelques 90 spectacles, son œuvre excite la curiosité tout en épatant par la rigueur de ses parti-pris artistiques. Lorsqu'elle accepte de mettre en scène Orfeo de Monteverdi en 1998, elle vit un choc émotionnel. Elle raconte : "J'étais devenue une vraie locomotive de l'abstraction. Je roulais de plus en plus vite, jusqu'au soir où j'ai improvisé sur Orfeo, de Monteverdi. Soudain, tout a basculé. J'étais emportée par la musique, le texte, la poésie".
A partir de cette expérience, elle enclenche un nouveau cycle sur des musiques classiques, assumant son désir de plaisir et de fusion danse-musique à l'ancienne. En 2009, elle chorégraphie L'Amour au théâtre, pièce pour huit interprètes sur des extraits de l'opéra Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau. En toile de fond, un dessin épuré - traits et arcs de cercles bleus ou noirs sur fond blanc - réalisé en 2009 par Trisha Brown elle-même lors d'une performance. Deux ans après, elle enchaîne avec l'opéra Pygmalion (2010), toujours de Rameau. De ce spectacle, elle tire une pièce chorégraphique Les Yeux et l'Âme (2011). Deux femmes planent au-dessus du plateau à toute allure. Un rêve de vol et d'apesanteur signé Trisha Brown. Lorsqu'elle était adolescente, la chorégraphe raconte que son père l'emmenait chasser. De cette époque-là, elle conserve une secrète culpabilité envers les oiseaux et leur rend à sa manière dans la danse ce qu'elle leur doit.