FC Metz : Carlo Molinari, l’homme du renouveau
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Résumé
À peine Carlo Molinari a-t-il repris la tête du FC Metz que son équipe remporte la Coupe de France et s’illustre en Coupe d'Europe. Rencontre avec un président qui, selon de nombreux supporters, est à l’origine du renouveau au club messin.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
29 oct. 1984
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Contexte historique
ParJournaliste, Docteur en Histoire
L’année 1984 restera à jamais gravée dans l’histoire du FC Metz. Un club né en 1932 et qui a dû attendre cinquante-deux ans pour (enfin) inscrire son nom au palmarès d’une grande compétition. Le 11 mai 1984, les Grenats remportent en effet la Coupe de France en s’imposant face à l’AS Monaco à l’issue des prolongations (2-0). Un succès qui met alors en avant la ténacité des joueurs mais, surtout, la volonté d’un homme, le président Carlo Molinari, de ne pas laisser couler son club de cœur.
Le natif de Villerupt a, en effet, été rappelé à la tête du club mosellan quelques mois plus tôt. Ce dernier avait déjà dirigé le FC Metz entre 1967 et 1978, date à laquelle, il avait été contraint de jeter l’éponge après un vote de défiance du comité directeur. Je l’ai très mal vécu. Il y a eu beaucoup d’orgueil mal placée au détriment du club
, expliquera, plus tard, l’intéressé.
Mais pour faire face aux très importantes difficultés financières – le club est criblé de dettes – et à des résultats sportifs désastreux, la Ville de Metz adopte, en juillet 1983, un « plan de sauvetage » conditionné, notamment, par la démission des dirigeants en place et le retour de Carlo Molinari à la présidence.
Contraint de serrer la vis, de réduire le budget et de s’appuyer sur une équipe principalement composée de joueurs du cru, l’homme fort du FC Metz s’attache le soutien de Sollac, le géant de l’acier lorrain. Un partenariat ficelé dès 1984 avec un certain Bernard Serin, alors responsable métallurgique qualité et clientèle de la Société Lorraine de Laminage Continu. Le début d’une longue histoire entre Bernard Serin et le club à la Croix de Lorraine puisque c’est lui qui prendra la succession de Carlo Molinari en 2009.
Mais en 1984, c’est avec son œil de partenaire privilégié qu’il assiste au succès des Messins en Coupe de France mais aussi, quelques mois plus tard, à l’improbable et extraordinaire qualification des Lorrains pour les huitièmes de finale de la Coupe des Coupes. Une courte épopée européenne qui est cependant restée dans toutes les mémoires et dont on reparle encore régulièrement aujourd’hui : l’élimination du grand FC Barcelone sur sa pelouse du Camp Nou (1-4) après une défaite au match aller en Moselle (2-4).
Au-delà des résultats sportifs et du retentissant exploit face au Barça, cette année 1984, une année folle, marque le renouveau d’un club qui était au bord du gouffre et a bien failli disparaître de la carte du football français. Ce renouveau est alors incarné par l’ancien champion de France de motocross Carlo Molinari.
Si les Messins seront finalement éliminés de la Coupe des Coupes par le club de ce qui est encore la RDA, le Dynamo Dresde (défaite 3-1 en Allemagne, 0-0 à Saint-Symphorien), le président du FC Metz, par ailleurs chef d’entreprise, a démontré ses compétences de gestionnaires en parvenant à assainir les finances du club.
Une qualité, conjuguée à une passion sans borne pour le football, l’amour de son club et une connaissance précise du jeu et des joueurs, qui permettra à Carlo Molinari de devenir un personnage incontournable du football français. Et surtout de s’inscrire dans la durée.
A l’instar de ses homologues Jean-Claude Hamel (Auxerre, 1963-2009), Louis Nicollin (Montpellier, 1974-2017) ou Gervais Martel (Lens, 1988-2012 puis 2013-2017), le Lorrain est le symbole d’une génération de dirigeants qui avaient une idée un brin romantique voire « artisanale » du football. Loin, bien loin du football-business dont l’arrêt Bosman (1995) – libre circulation des joueurs au sein de la Communauté européenne – a favorisé l’éclosion en transformant profondément le marché des transferts et donc la composition des équipes…
Devenu vice-président depuis qu’il a remis les clés du FC Metz à Bernard Serin en 2009, Carlo Molinari n’a néanmoins jamais cessé de rendre visite aux joueurs, d’assister aux entraînements et, bien entendu, aux matches des Grenats. Son bureau, boulevard Saint-Symphorien, est lui aussi resté un lieu d’échanges incontournable avec comme leitmotiv cette passion pour le ballon rond. Jamais démentie.
Transcription
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Gérard Clavel
L’aventure du FC Metz en Coupe d’Europe a mis en lumière la faculté des joueurs de se dépasser, même lorsque les circonstances paraissent contraires.Mais, aussi, l’efficacité de l’équipe dirigeante, qui a su adapter la marche du club aux circonstances exceptionnelles qu’exige la Coupe d’Europe.Car, pour que les joueurs se dépassent sur le terrain, il faut que la machine du club soit bien huilée et que rien ne soit laissé au hasard.Avant le match retour, la semaine prochaine, où le club jouera à Grau, je vous propose de faire un peu mieux connaissance avec celui qui a une grosse part dans le renouveau du FC Metz, son président Carlo Molinari.
(Bruit)
Gérard Clavel
Vu de l’extérieur, un dirigeant d’un club de football de première division a la belle vie.Les voyages en avion, les palaces internationaux, les interviews dans les journaux et à la télévision, les responsabilités auprès des vedettes que sont les joueurs.Vivre ces expériences ressemble à une drogue, le dirigeant en a besoin et il en est un peu l’esclave.
Carlo Molinari
C’est vrai, c’est tout à fait vrai, on en est un esclave.On en est esclave, mais qu’est-ce que vous voulez, comme vous le dites si bien, il s’agit d’une drogue, chacun a la sienne d’ailleurs.Moi, bon, pour ma part et mes amis dirigeants, nous avons celle du football.Et bien, ma foi, je crois que s’il est vrai que par moments, nous connaissons des difficultés, on connaît aussi des joies que seul le football peut apporter.
Gérard Clavel
Pour beaucoup de supporters, Carlo Molinari incarne le renouveau du FC Metz.En 83, il est porté à la présidence, le club est criblé de dettes.Carlo Molinari obtient la confiance de la municipalité et la victoire en Coupe de France amène les millions de la Sollac, qui décide de sponsoriser le club.Devant la valse des millions, le président garde la tête froide.
Carlo Molinari
J’ai une entreprise qui fait quelque 10 milliards de chiffre d’affaires anciens, donc je n’ai pas le vertige des sommes.J’ai simplement le vertige des sommes quand on parle, je dirais, des exigences des joueurs par rapport aux possibilités des clubs.Ça, c’est important.Parce qu’il faut savoir que ce qui m’effraie, c’est pas tellement, à la limite, ce qu’on devrait donner aux joueurs, ce qui m’effraie, c’est ce qu’on ne fait pas comme recette.Autrement dit, le fossé qui s’écarte entre les deux, et ça, c’est important.Il faut toujours avoir la notion de l’équilibre en tant que gestionnaire et c’est pour ça que, quelques fois, nous sommes obligés d’avoir une, je dirais, une position assez ferme dans le domaine de la gestion, qui évidemment ne peut pas plaire sur le moment à tout le monde, parce qu’il y a des gens qui s’attendent à des miracles, et il y en a d’autres qui confondent les recettes brutes et les recettes nettes, qui n’ont aucune notion de ce qu’on pourrait appeler les charges fixes des entreprises et qui pensent à la limite et qui confondent bénéfice avec chiffre d’affaires.Donc, je pense que c’est une question, je dirais, d’instruction générale.Il faut informer à la fois les joueurs et les gens de ce qui se passe véritablement dans les affaires, parce que bien souvent, tout est mélangé.
Gérard Clavel
Le pari n’est pas évident, transformer l’essai de la victoire en Coupe de France pour donner au FC Metz la dimension européenne, assainir les finances du club et surtout rester soi-même.
Carlo Molinari
Je trouve que les gens, en général, qui s’occupent de football sont des gens passionnés.Ceux qui sont là avec des ambitions autres que celle du sport ne restent pas longtemps.C’est vrai que, dans certains cas, il y a certains dirigeants qui pensent qu’au travers du football, ils peuvent constituer un tremplin, soit pour faire de la politique, soit même pour faire autre chose, ou pour se faire connaître personnellement.
Gérard Clavel
C’est votre cas ?
Carlo Molinari
Ah, non, c’est pas mon cas, non.Non, moi, je suis là pour le football et par le football et pour le football, et le jour que le football ne m’intéressera plus, je ne serai plus dirigeant du club.Mais, c’est vrai aussi et je tiens à le préciser, qu’au moins 80 pourcent des dirigeants sont des dirigeants qui supportent les servitudes du football, parce qu’ils aiment avant toute chose le football.
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