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30 août
1992

Commémoration de la Grève de 1942 à Dudelange

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Le 30 août 1992, la commune de Dudelange commémore les cinquante ans du déclenchement du recrutement forcé au Luxembourg. Dès le 31 août 1942, une vague de grèves avait gagné le Luxembourg. Ce signe de protestation contre la mesure de l’Occupant nazi est devenu le symbole d’un pays résistant.

 

Date de publication du document :

Février 2022

Date de diffusion :

30 août 1992

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Contexte historique

ParProfesseur assistant en Histoire contemporaine, Université du Luxembourg

La mise en scène du cérémonial est classique : défilé militaire et civil, dépôt de gerbes, sonnerie aux morts, discours du maire. La cérémonie qui a lieu en ce jour estival à Dudelange ressemble à tant d’autres commémorations au Luxembourg et, sans doute, en Europe occidentale. C’est sa date qui la rend particulière. Au début des années 1990, on commémore le cinquantième anniversaire d’événements liés à la Seconde Guerre mondiale et aux régimes d’occupations nazis. Le Luxembourg est en effet une terre fertile pour ce type de commémorations. Depuis 1945, voire pendant la guerre elle-même, la mémoire de l’Occupation y est une mémoire de victimes et de héros. La mémoire d’une nation oppressée, mais aussi de sa Résistance contre un Occupant surpuissant, ont permis à la société de l’après-guerre de former un consensus mémoriel extrêmement solide. Trois moments sont constamment rappelés : la démolition par les Allemands du monument au souvenir, construit en l’honneur des Luxembourgeois ayant porté l’uniforme français pendant la Première Guerre mondiale ; le relevé d’état-civil (Personenstandserhebung) du 10 octobre 1941 avec lequel le Gauleiter Gustav Simon (Chef de district, dans l'Allemagne hitlérienne) veut souligner la nationalité, la langue et l’appartenance ethnique « allemande » des Luxembourgeois, mais qui est arrêté parce que la réponse massive de la population à ces trois questions est « luxembourgeoise »  ; la « grève générale », mouvement de contestation déclenché par l’annonce du Gauleiter de l’enrôlement obligatoire des jeunes hommes dans la Wehrmacht, faite le 30 août 1942. 

Le recrutement « forcé »  constitue dès lors la pierre angulaire du discours victimaire ; la grève est un acte héroïque et les fusillades arbitraires auxquelles les Allemands se livrent début septembre 1942 sont le signe de leur barbarie. A la fin de son discours de commémoration de la grève et de sa répression, le bourgmestre de la commune de Dudelange, Louis Rech, cite de longs extraits d’un discours de la Grande-Duchesse Charlotte, incarnation du peuple luxembourgeois, qui, au moment des faits, se trouvait en exil. Ce faisant, il ne se réfère pas seulement à la protectrice du pays, mais rappelle également que le gouvernement en exil utilisait les actions de la Résistance, et que des Luxembourgeois risquaient leur vie dans le combat contre l’Occupant et en faveur de l’indépendance, pour placer leur pays du côté des Alliés. Cette mémoire culturelle de la guerre et de l’occupation ainsi que les rites et cérémonies qui y sont liés ne sont que rarement remis en question. Certes, une historiographie plus critique apparaît durant les années 1970, soulignant la collaboration et réduisant la Résistance à de plus justes proportions. Rien n’y fait, elle ne réussit pas à ébranler le mythe des héros et des victimes. La première moitié des années 1990 avec son flot de célébrations marque également le début du « long adieu des contemporains », la phase où commence la disparition de ceux qui avaient connu les événements. En 2002, une grande exposition sur la vie des Luxembourgeois pendant la Guerre prend place au musée de la ville de Luxembourg et connaît un succès retentissant. Sa présentation tout en nuances s’insère dans une nouvelle interrogation historiographique de cette période. Certains commencent également à reconstituer les événements d’août et de septembre 1942, montrant que la grève a été loin d’être générale, qu’elle ne l’a même pas été dans son épicentre à Wiltz. De même, une historiographie qui ne reste pas focalisée sur le Luxembourg a pu rappeler que des grèves de très grande ampleur en opposition à l’Occupant avaient eu lieu aux Pays-Bas ou en Belgique bien avant l’été 1942. Un discours inaudible pour beaucoup de ceux qui avaient construit et propagé le discours mémoriel depuis les années 1940. Cependant, la déconstruction de ce mythe de Résistance généralisée ne donne pas seulement une image plus juste de la guerre. Elle permet, avec le recul, de faire résonner et d’apprécier à sa juste valeur l’engagement de ceux qui ont résisté activement.

Bibliographie

  • Georges Buchler, "Grève générale" . Mouvements de grève au Luxembourg, août - septembre 1942, Luxembourg, Musée National de la Résistance Esch-sur-Alzette, 2017. 
  • Catalogue de l'exposition …ët wor nët alles esou einfach. Fragen an die Geschichte Luxemburgs im Zweiten Weltkrieg, Lesebuch zur Ausstellung, Luxembourg, Musée d’Histoire de la Ville du Luxembourg, 2002.
  • Sonja Kmec, "Tote leben länger. Sakralisierung, Vergemeinschaftung und Gesellschaftskritik durch Monumente" dans Georg Mein et Heinz Sieburg, Medien des Wissens. Interdisziplinäre Aspekte von Medialität, Bielefeld, Transcript, 2011, p. 153-168. 
  • Benoît Majerus, "Generalstreik" dans Sonja Kmec, Benoît Majerus, Michel Margue et Pit Peporte, Lieux de mémoire au Luxembourg. Usages du passé et construction nationale, Luxembourg, Editions Saint-Paul, 2007, p.  153-158.
  • Benoît Majerus, "Besetzte Vergangenheiten. Erinnerungskulturen an den Zweiten Weltkrieg in Luxemburg – eine historiografische Baustelle" dans Hémecht, Revue d'histoire luxembourgeoise, 64 (2012), fasc. 3, p. 23-43.

Transcription

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