Rénovation du blockhaus de Bois-du-Four sur la ligne Maginot
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En quinze ans, les bénévoles de l'Association de préservation du patrimoine de Villers-la-Montagne, en Meurthe-et-Moselle, ont patiemment restauré le blockhaus de Bois-du-Four sur la ligne Maginot. On a sauvé une tranche d'histoire
, expliquent Michaël Seramour, secrétaire adjoint de l'association, et Jean-Louis Marchal, bénévole. L'ouvrage, qui désormais se visite, permet d'imaginer le quotidien des soldats.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
18 juin 2010
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Contexte historique
ParDoctorant en Histoire contemporaine, Crulh, Université de Lorraine
Construit entre 1931 et 1932 à l’issue des décisions prises en 1927 par le ministre de la Guerre Paul Painlevé dans le cadre de la Commission d’Organisation des Régions Fortifiées (CORF), l’ouvrage du Bois-du-four est l’une des fortifications importantes de la ligne Maginot, portant l’indicatif A5. Le choix de construction à Villiers-la-Montagne d’un ouvrage fortifié s’explique par la position frontalière de cette commune considérée à l’époque comme « ligne principale de Résistance. » Seul bloc définitivement construit sur les cinq envisagés par la CORF, l’ouvrage s’étale sur trois niveaux (Mary et Hohnadel, 2001). Le premier niveau est constitué de 13 chambres dont sept chambres de repos. Ces dernières étaient aménagées pour accueillir 26 soldats. En plus des chambres, le premier niveau comprend également des latrines et lavabos, des salles de munitions, une plate-forme de la tourelle mitrailleuse... Le niveau inférieur était prévu pour abriter l’essentiel des soldats (178 personnes réparties dans cinq chambres.) C’est également ici que fut stocké l’essentiel du matériel militaire (mortiers de 81, trémies de mortiers, grenades, artifices…) Banque alimentaire, cuisines, pharmacie, bloc opératoire et salle de pansement font également parties intégrantes du niveau inférieur. Large de 30 mètres et située au sous-sol, la galerie comprenait un puits, un local de vitres de réserve et une salle de pompage.
Ouvrage monolithe fait de béton armé, le fort du Bois-du-four forme un bloc de 6 000 m3 comprenant entre autres cinq observatoires d’artillerie, trois canons antichars de 47 mm, une tourelle tournante à éclipse et des cuirassements de défense. Entre 1936 et 1939, trois régiments distincts ont occupé le fort : le 149e Régiment d’Infanterie de Forteresse (RIF), le 151e Régiment d’Artillerie de Position (RAP) et le 139e Régiment d’Infanterie de Forteresse (RIF.) De 1939 à 1940, le fort alors occupé par 137 hommes est mis sous pression par les bombardements de l’artillerie allemande qui en fait une cible dès le 13 mai 1940. Jusqu’à la signature de l’armistice du 22 juin 1940 et malgré la puissance de feu de l’ennemi, l’ouvrage résiste grâce aux actions des soldats du 139e RIF et du 151e RAP.
De ces soldats, certains noms et visages ont principalement marqué le fort du Bois-du-four. Les lieutenants Roland de Mecquernen et Labérenne Chargés respectivement du commandement de l’ouvrage, de gestion de l’observatoire et du réglage des tirs d’artillerie ou encore l’adjudant Seyer (sous-officier observateur) sont autant de noms et de visages qui ont reniflé les odeurs d’acier et connu l’univers austère du fort du Bois-du-four. À la fin de la guerre, l’ouvrage alors ciblé par les Allemands demeure en parfait état mais les préoccupations de l’après-guerre le plongent dans l’oubli duquel il sera sauvé par des actions bénévoles dont le reportage en fait l’écho.
Au moment où François Mitterrand entreprend une politique culturelle alternant rénovations culturelles, innovation architecturale et commémorations, la société française est saisie d’un lent processus de patrimonialisation. Ce processus s’observe dès 1990 par des initiatives d’en bas qui sont le fait des citoyens réunis en associations avec pour but, d’honorer la mémoire ou de sauver de l’oubli des pans entiers de l’histoire, des personnes, de pratiques et des lieux. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la création en 1991 de l’Association de Prévention du Patrimoine de Villiers-la-Montagne (APPVLM) dont les actions de restauration des sites architecturaux, des gisements archéologiques et des patrimoines historiques et militaires ont accéléré le processus social de patrimonialisation en Lorraine.
Les travaux de restauration du fort du Bois-du-four entamé par l’association dès 1993 ont abouti, dans les années 2000, à la reconstitution exacte de l’univers, des conditions de vie et de l’atmosphère qui régnaient autrefois dans l’ouvrage. Ce travail a été facilité à la fois par l’abnégation des bénévoles de l’association, la collaboration des populations, et l’armée qui ont prêté des objets, fait don de matériels disparus du fort, dont la récupération a permis de reconstituer l’ensemble des pièces intégrées à l’ouvrage. Les réalisations de l’Association de plus en plus nombreuses ont valu aux initiateurs dont Michaël Seramour, une forte médiatisation qui a abouti à une reconnaissance honorifique par l’attribution d’un zénith d’or au début des années 2000.
Carte postale de Villiers-la-Montagne et lieu de visite emblématique du bassin de Longwy, le fort est ouvert au public tous les premiers dimanches du mois. Le 13 août 2016, la commune de Villiers-La-Montagne en partenariat avec l’association responsable de l’ouvrage a organisé des visites nocturnes intitulées « le fort A5 du Bois du four sous les étoiles ». Au mois de mai 2017, des visites guidées organisées par les membres de l’association, dont Michaël Séramour, proposaient des plages horaires de visites les week-ends entre 14h-24h le samedi et 10h-12h puis 14h-17h le dimanche. Le fort du Bois-du-four constitue ainsi un lieu de tourisme transfrontalier comme en témoignent d’ailleurs les visites virtuelles organisées par le quotidien régional Le Républicain Lorrain pendant la période du confinement et par la publication sur son site, de nombreuses photos du fort (Baud, 2017).
Ce reportage centré sur le fort du Bois-du-four revient sur les traces et les actions entreprises par les membres de l’association impliqués dans la rénovation du Fort. Il donne également à voir la façon dont la rénovation de chaque partie est pensée et exécutée par les bénévoles de cette association ici interviewés, parmi lesquels Jean-Louis Marchal et Michaël Seramour. Ces derniers, comme l’on peut voir ont installé au sein même de l’ouvrage, un mini atelier de rénovation comprenant une chaudronnerie pour la remise à jour des objets en fer très souvent rouillés par la force du temps ou encore un espace de peinture consacré au revêtement multiple. De plus, le reportage montre bien les différents compartiments du fort parmi lesquels l’escalier menant au sous-sol, l’échelle d’accès à la tourelle tournante à éclipse et la cuisine. D’ailleurs l’espace domestique équipé d’un four à flamme et bien d’autres ustensiles sont bien perceptibles tout comme les gestes du cuisinier qui éclairent en profondeur sur l’usage, l’importance et les points de connexion entre les différents espaces du Fort. Les personnes interviewées dont Jean-Louis Marchal expliquent comment la rénovation du fort est fortement dépendante de la récupération de certains objets en état de délabrement à l’instar de la lampe rouillée (que l’on peut voir dans le reportage) suivie d’un travail de restauration qui redonne à l’objet son éclat avant qu’il ne soit réintégré à l’ouvrage.
Bibliographie
- Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel et autres, Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, tome 1, Paris, Éditions Histoire & collections, 2001, 182 p.
- Bertrand Baud, « Fort du Bois-du-four à Villiers-la-Montagne : au cœur de la ligne Maginot », Le Républicain Lorrain : édition de Longwy, 30 mai 2017, [en ligne], https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-longwy/2017/05/30/fort-du-bois-du-four-a-villers-la-montagne-au-coeur-de-la-ligne-maginot-oupx, page consultée le 10 mai 2021.
Transcription
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