Gio Ponti et Milan

01 décembre 1961
02m 18s
Réf. 00018

Notice

Résumé :

L'architecte Gio Ponti explique, à l'aide de croquis, l'architecture dont il rêve pour Milan.

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Date de diffusion :
01 décembre 1961
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Éclairage

L'architecture de Gio Ponti est intimement liée à son lieu de naissance, Milan, capitale industrielle du nord de l'Italie, qu'il dotera d'un de ses édifices emblématiques, la tour Pirelli, conçue avec l'ingénieur Luigi Nervi en 1956. Entre héritage néoclassique de l'ère Mussolinienne et vocabulaire industriel du renouveau économique d'après-guerre, il développe un langage complexe et rationnel, apparenté aux idées du groupe Novecento auquel il se lie. Il promeut les idées de son temps à travers la revue d'architecture Domus qu'il crée en 1928 et la Triennale d'Art et d'Architecture de Milan dont il est le directeur. Il conçoit l'Ecole de Mathématiques de l'Université de Rome, le premier immeuble de Montecatini et le complexe Domuses à Milan.

Parallèlement, il participe au renouveau du design italien. Débutant comme directeur artistique pour Richard Ginori, crée des meubles pour Fontana, des bouteilles en verre pour Venini et du mobilier naval. C'est sa machine à expresso Pavoni au vocabulaire industriel qui le rendra mondialement célèbre, suivi de sa gamme de sanitaires pour Ideal Standard tandis que sa chaise Superleggera obtiendra le Compasso d'Oro, prix qu'il contribua à créer. Il formera une génération de designers italiens entre 1936 et 1961 à l'Ecole Polytechnique de Milan. Il mêle design et architecture dans ses façades, notamment celle du Musée d'Art de Denvers, du magasin Shui-Hing de Singapour ou encore de la façade en dentelles de la cathédrale de Taranto.

Marion Michaut

Transcription

Gio Ponti
Ce dont je rêve ?
Pierre Dumayet
Oui.
Gio Ponti
Moi, je rêve d'un Milan fait par mes collègues architectes. C'est tellement... Je ne veux pas d'un Milan fait avec des maisons basses et un gratte-ciel ici, un autre là, un autre là, un autre là. Ça, c'est comme une bouche avec quelques dents très longues et les autres plus basses. Les gratte-ciels sont très bien s'ils sont un peu voisins les uns aux autres comme des îles, comme ça. Ça marche très bien. Et puis, les autres. Ca fait un paysage. Et ça, ce n'est pas un paysage. Ça peut être un paysage avec les nuages, avec le ciel, avec les autres maisons qui sont basses, etc., voilà ce que je ne dis pas que je rêve mais que dit ça arriver là. Si vous permettez, les autres villes ont, comme Paris, un fleuve, comme Paris, comme Rome, comme Florence, comme Turin, ont des collines, comme Rome, comme Florence, comme Turin, ou bien ont la mer comme Gènes et Naples, la mer et les îles et le Vésuve encore. Et alors Dieu a beaucoup aidé la beauté de ces villes-là. Mais pour nous, de Milan, Dieu n'a rien fait, rien. Alors c'est à nous à faire que Milan devienne une belle ville. C'est une affaire de création. Voilà pourquoi les architectes qui aiment énormément Milan comme tous les Milanais ne font que souhaiter la possibilité de réaliser, de créer une belle ville, puisque sans eux et sans les Milanais, Dieu est absent.
(Musique)