Henry Moore

03 juillet 1989
02m 09s
Réf. 00161

Notice

Résumé :

Rétrospective Henry Moore, sculpteur britannique décédé en 1986, à la fondation Giannada, à Martigny (Suisse). Moore a créé des oeuvres monumentales, en mettant en scène les thèmes de la nature, de la féminité, de la fécondité.

Type de média :
Date de diffusion :
03 juillet 1989
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )

Éclairage

Originaire du Yorkshire minier, Henri Moore (1898-1986) connaîtra par deux fois la guerre. En 1917, il est envoyé sur le front français et participe à la Bataille de Cambrai où il est gazé. Il s'en remet néanmoins et profite de sa pension de guerre pour étudier la sculpture à l'École d'Art de Leeds, puis au Royal College of Art de Londres en 1921. Il délaisse cependant assez vite la sculpture classique au profit des arts premiers, notamment de la statuaire précolombienne dont son oeuvre est fortement empreinte. Ainsi sa figure de prédilection, une silhouette étendue, dérive des Chac mool toltèques, socles sacrificiels en forme d'homme couché sur les coudes, les jambes repliées. Il la stylisera progressivement pour aboutir à une forme concave percée.

Zeitgeist artistique oblige, Moore fut un temps tenté par le surréalisme. Il rejoint le Unit One Groupe de Paul Nash en 1933, et participe avec ce dernier à l'organisation de l'Exposition Surréaliste Internationale de Londres de 1936. Cette période d'émulation créatrice est interrompue par les évènements internationaux de 1939 et Moore devient artiste de guerre. Il réalise des dessins puissants de Londoniens fuyant les bombardements dans le métro, qui vont le faire connaître mondialement. Primé à la Biennale de Venise en 1948, Moore va dès lors recevoir des commandes publiques de plus en plus importantes, dont une statue monumentale pour le siège de l'UNESCO à Paris.

Cécile Olive

Transcription

Hervé Claude
Une sculpture monumentale, pour terminer, celle d'Henry Moore. La Suisse lui rend hommage. Moore, un britannique qui est mort en 86, était l'un des plus grands sculpteurs du siècle. L'exposition, elle a lieu aux pieds du Mont Saint Bernard, à Martigny, sous l'égide de la fondation Giannada. Georges Begou, Yves Breu, reportage.
Georges Begou
Déjà célèbre pour son alcool de poire, la bourgade de Martigny, 13 000 habitants, rayonne, aujourd'hui, dans le monde des arts par la fondation Giannada dont chaque exposition de prestige attire 300 000 visiteurs. Le record sera peut-être battu cette fois-ci car la rétrospective du sculpteur Henry Moore disparu il y a 3 ans est certainement la plus belle réunion des oeuvres majeures de l'artiste.
Léonard Giannada
Nous avons eu déjà deux autres grandes rétrospectives de sculpture. La première, c'était Rodin, ensuite Giacometti, et je crois que tout naturellement, Moore s'imposait. Vous savez que Moore était très proche de la nature. On retrouve les collines de son comté natal, et puis, vous savez également, il est né au bord de la mer, il prenait des pierres qui avaient été travaillées, creusées par la mer ou des ossements, ou même des crânes travaillés par des formes et vous retrouvez, ici, regardez, des trous. C'est lui qui a inventé, un petit peu, cette forme avec ces trous. On retrouve également un peu la féminité. La femme joue un rôle capital son oeuvre : la fécondité, le thème de la fécondité, femme et enfant, famille. Regardez ces traits ici, donc c'est taillé... Vous retrouvez plusieurs endroits. On ne sait pas très bien où finit le tissu, la robe du modèle et où commence la peau.
Georges Begou
Moore considérait que la sculpture était faite pour le plein-air et devait vivre en parfaite harmonie avec le ciel, les arbres et les rochers. Jusqu'en novembre, le soleil et les fruits du verger de Martigny pourront se refléter dans le bronze patiné des sculptures. Ne pas aller admirer, caresser ces oeuvres, si vous passez dans la région, serait un grave manquement à la religion de la beauté.
(Musique)