Volker Schlöndorff : Cours Lola cours

07 avril 1999
01m 40s
Réf. 00267

Notice

Résumé :

Présentation et extraits du film Cours Lola cours commentés par le cinéaste allemand Volker Schlöndorff. Ce film au rythme effréné détourne les règles du cinéma classique en mêlant trois scénarios différents, permettant au spectateur de choisir l'évolution de l'intrigue. Berlin est le premier personnage du film.

Type de média :
Date de diffusion :
07 avril 1999
Source :
A2 (Collection: Midi 2 )
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

Succès national imprévu du cinéma allemand en 1998 - 2 millions d'entrées outre-Rhin -, Cours, Lola, cours (Lola rennt) de Tom Tykwer, autodidacte né en 1965 et futur réalisateur du Parfum en 2006, semble être d'abord un film mode, marqué par l'esthétique de son temps. A la musique techno, co-écrite par le réalisateur, correspond un montage choc, aussi frénétique que la course de la jeune héroïne aux cheveux rouges, qui met bout à bout des images de nature différente : prises de vues traditionnelles, photos, séquences animées, plans tournés en vidéo.

C'est dans la structure du film que réside pourtant sa véritable originalité puisque Tykwer, scénariste, juxtapose en fait trois variantes d'une même trame. Si le principe évoque Le Hasard de Krzysztof Kieslowski (1987) ou Smoking/No Smoking d'Alain Resnais (1993), c'est plutôt le jeu vidéo qui est ici convoqué.

Mais ce film composite marque avant tout un retour historique du cinéma allemand sur le devant de la scène, que confortera bientôt le Good Bye Lenin ! de Wolfgang Becker (2003).

Thierry Méranger

Transcription

Rachid Arhab
Nous commençons en évoquant un film allemand d'un genre très particulier. Ça s'appelle Cours Lola, cours. C'est un film où le spectateur peut choisir lui-même l'évolution de l'intrigue et même la fin de l'histoire. Explications avec notre correspondant en Allemagne, Olivier Lerner, Olivier qui a montré le film au metteur en scène Volker Schlöndorff.
Olivier Lerner
Des mouvements de caméra à vous couper le souffle. L'oeil de Volker Schlöndorff observe cette course contre la montre, une course contre la mort montée sur la base de trois scénarios différents qui n'ont qu'un seul point commun : Lola court toujours.
Volker Schlöndorff
Elle court d'une façon - comment dire - vraiment épidermique. On la sent, on sent la sueur aussi. Je veux dire ce n'est pas une course enlevée comme on court dans les pubs mais c'est une course très authentique et une course un petit peu à travers ce Berlin qui se construit autour.
Olivier Lerner
Les règles du cinéma classique sont bafouées : musique techno, images clipées. L'histoire passe au second plan. On reste suspendu aux pieds et à la voix de Lola pendant 1 heure 20. Cette course folle dans les rues de Berlin, capitale chantier dans le sillage de Lola, adolescente déboussolée, c'est toute une jeunesse qui se cherche, qui court d'un endroit à un autre pendant que Berlin change tout autour.
Volker Schlöndorff
Berlin est le deuxième personnage du film, sinon même le premier. Donc c'est un film berlinois, et le cinéma allemand, je veux dire, de la grande époque a toujours été un cinéma berlinois.
Olivier Lerner
Elle court pour sauver celui qu'elle aime et nous fait passer du Berlin prussien, vieille ville, à Berlin Est, défait, jusqu'à l'Ouest, le Berlin des nouveaux riches où Lola ne passe pas inaperçue.