Maïsadour et la filière OGM
Notice
A Mont-de-Marsan, la coopérative Maïsadour étudie différentes variétés de maïs transgéniques capables de résister aux insectes. Or de telles cultures en plein champ auraient des répercussions sur l'ensemble de la filière agricole, notamment sur les élevages de poulets.
Éclairage
C'est à partir de 1996 que les cultures d'OGM ont dépassé le stade expérimental pour se retrouver en plein champ et depuis elles ont connu une croissance rapide et régulière, atteignant 148 millions d'hectares en 2010, essentiellement dans trois pays : les Etats-Unis, le Brésil et l'Argentine qui, à eux trois représentent plus des trois-quarts des superficies cultivées en OGM dans une trentaine de pays au total. La moitié de ces surfaces est ensemencée en soja et le tiers en maïs, le reste en cultures diverses comme le coton. Déjà plus de 80% du soja produit dans le monde est un soja transgénique et 30% du maïs. Les modifications apportées à ces semences porte essentiellement sur deux aspects : la résistance aux herbicides et aux insectes, certaines semences combinant les deux.
Il est clair que cette évolution obéit simplement à une logique économique, pour le plus grand profit de quelques grandes firmes produisant ces semences : il est assez significatif de constater que la même firme (Monsanto) qui produit un herbicide très puissant et couramment utilisé (le Roundup) est la même qui "fabrique" des semences de maïs résistantes à ce même herbicide, gagnant ainsi sur les deux tableaux. Par la logique de la concurrence dans un marché mondialisé, des acteurs plus petits, comme les coopératives de producteurs, qui fournissent elles-mêmes des semences, sont conduites à se lancer dans cette production, privilégiant ainsi le court terme aux dépens d'une réflexion plus approfondie sur les dangers d'une telle pratique.
Dangers qu'il n'est guère possible d'ignorer : la recherche à tout prix de matières premières bon marché conduit les éleveurs à s'approvisionner dans des pays où les OGM sont largement dominants. Par ailleurs, il est clair que, dans peu d'années, il ne sera pas possible de trouver du soja non OGM, soja qui est amplement utilisé par les éleveurs, de gros bétail comme de volaille. Qu'il le veuille ou non, le consommateur, souvent sans le savoir, vu les carences de l'étiquetage, se nourrira (et se nourrit déjà) d'OGM.