Création de l'usine Valdour à Saint-Sever

07 septembre 1989
01m 30s
Réf. 00163

Notice

Résumé :

Maïsadour vient d'annoncer la création d'une conserverie de légumes à Saint-Sever, le Valdour, spécialisée, dans un premier temps, dans le conditionnement des haricots verts. L'usine, dont l'investissement s'élève à cent millions de francs, ouvrira ses portes au cours de l'été 1990 et emploiera trente personnes à temps plein.

Date de diffusion :
07 septembre 1989
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Éclairage

La coopération est apparue comme une nécessité, notamment dans les régions de petites exploitations, pour regrouper les agriculteurs en vue de faire face à des crises qu'ils ne pouvaient affronter seuls, qu'il s'agisse de celle de la viticulture au début du XXe siècle ou de celle de 1929, qui a notamment touché les céréaliers. Il s'agissait de vendre la production, de s'approvisionner en semences ou en engrais ou d'acquérir des machines agricoles utilisées ensuite en commun. Mais confrontées au marché, les coopératives n'ont pu que suivre la logique de celui-ci sous peine de disparition, si bien qu'elles ont dû se doter de moyens humains et financiers que leurs fondateurs n'auraient pu imaginer. Elles ont agi alors comme les groupes privés auxquels elles se trouvaient confrontées en diversifiant leurs activités, créant des unités de transformation, achetant des entreprises, se regroupant entre elles pour mieux peser sur un marché d'abord européen, puis mondial, s'alliant avec d'autres groupes, issus de la coopération ou non.

Le groupe Maïsadour est un bon exemple de l'évolution de ce type de coopératives : né en 1936 pour collecter du blé, il s'élargit aux autres céréales, surtout le maïs, après la guerre. Ensuite vinrent les fournitures aux agriculteurs, la production de semences vers 1970, la première usine (aliments pour l'élevage) en 1973, puis une autre unité pour conditionner le maïs doux (1983) et toujours dans un souci de diversification, la production de légumes divers, cultivés en plein champ, vendus frais, en conserve ou surgelés. Lancé dans une politique active d'alliances et d'achats, le groupe occupe une place importante dans la production de volailles, la transformation des palmipèdes gras, les salaisons ou les plats cuisinés. Seizième groupe coopératif français, allié avec le deuxième semencier mondial Syngenta Seeds, il a implanté récemment une usine de semences en Ukraine : nous sommes loin de la "Coopérative de Blé des Landes", sa raison sociale aux origines.

Francis Brumont

Transcription

Journaliste
L’usine sera une conserverie de légumes. D’abord maïs doux et haricots verts, puis autres légumes par la suite. Carottes, salsifis ou brocolis. Elle sera implantée à Saint-Sever dans les Landes et emploiera 30 personnes à temps plein, 150 en saison. Montant de l’investissement : 100 millions de francs. A une période où la rentabilité du maïs n’est pas assurée, les coopérateurs landais ont choisi de diversifier.
Jacques Castaing
La culture du maïs devient de moins en moins rentable, je crois même que cette année on va passer le seuil de la rentabilité, ce qui est grave. Donc il est tout à fait normal que nous cherchions une certaine diversification. Et il est certain que les légumes peuvent en être une si les conditions économiques y répondent. Aujourd’hui, l’haricot vert a certainement une rentabilité un peu supérieure au maïs, mais avec des contraintes techniques supérieures également. Alors nous voulons… notre objectif c’est bien d’asseoir cette production et qu’en tant que coopérative nous soyons impliqués dans l’ensemble de la filière.
Journaliste
Les Landes produisent déjà du maïs doux et des haricots verts, mais un certain nombre de producteurs se resitueront sans doute en totalité dans les légumes. Pour fonctionner, la conserverie travaillera avec 1 000 hectares la première année, 2 000 par la suite. Deux coopératives se sont associées en SICA pour créer le capital de 20 millions de francs, MAISADOUR et l’union des coopératives ADOUR ARMAGNAC BIGOR. Le breton [MALFRET] le troisième groupe européen de légumes transformés s’est aussi associé à l’affaire, il apporte son expérience commerciale. Le VALDOUR, c’est le nom de la future conserverie, sera opérationnel en été 90.