De l'or noir au village
Notice
En 1954, la société Esso découvre un gisement de pétrole à Parentis-en-Born. Très vite son exploitation se met en route générant une activité sans précédent pour la ville qui se développe alors. Aujourd'hui, le groupe canadien, Vermilion-Rep, continue cette exploitation grâce à une nouvelle technique de forage de puits horizontaux.
Éclairage
Au début des années 2000 on pourrait croire que l'activité pétrolière a définitivement cessé dans le bassin de Parentis. Ce n'est pas tout à fait vrai.
Initiée à partir de la découverte du "naphte" en 1954 en Pays de Born, elle a indéniablement transformé le modeste chef-lieu de canton du nord-ouest des Landes. Dans les années 1960, au plein du "tout pétrole", la concession exploitée par la société Esso-Rep se révèle une manne bienfaisante pour la commune qui augmente sa population et se transforme [1]. Certes d'une échelle modeste à Parentis, le phénomène, au cours des décennies précédentes, a d'ailleurs été souvent identique en bien des bassins pétroliers du monde ; à commencer par le Texas, l'Oklahoma ou une bonne partie des rivages du Golfe arabo-persique.
La production "landaise" [2], sans doute marginale, paraît doucement s'estomper au début des années 1970. Cependant les hausses récurrentes des cours pétroliers de 1973 aux débuts des années 1980 font reconsidérer l'avenir. Esso réinvestit pour quelques années encore. Toutefois, dans le milieu des années 1990, un changement de stratégie s'opère. La célèbre société se désengage des Landes mais le site n'est pas abandonné pour autant.
Née en 1994 à Calgary, dans la province canadienne l'Alberta, la société Vermilion s'y intéresse. Elle est une de ces entreprises qui se spécialisent dans les opérations consistant à pomper les ultimes réserves d'hydrocarbures.
Dès les premières années de l'épopée du pétrole qui a bouleversé maintes régions de la planète, les compagnies sont en effet allées au plus facile et ont fait "cracher" seulement les puits les plus productifs. Ce fut par exemple le cas dans la fameuse province du Hasa en Arabie Saoudite, aux confins du non moins chanceux et riche Koweit. Or, avec les chocs pétroliers, d'une part, et la croissance de la demande mondiale conjuguée aux incertitudes du "pic pétrolier" [3], d'autre part, les réserves, non exploitées parce que difficiles ou trop profondes, revêtent une valeur nouvelle. Ainsi Vermilion se développe-t-elle en optant pour cette niche insoupçonnée jadis. Elle récupère Parentis en 1994 et maintient l'activité du site, modestement sans doute en termes d'emplois si l'on compare à "l'âge d'or de l'or noir landais", en procédant à des forages "horizontaux" ; mais qui permettent de capter une bonne partie des réserves.
[1] Il est vrai qu'à partir de 1962 la création sur le littoral, entre Biscarrosse et Mimizan, du Centre d'essais des Landes (CEL), en remplacement des bases sahariennes abandonnées du fait de l'indépendance de l'Algérie, impulse également bien des changements dans la contrée.
[2] La production se fait en vérité à cheval sur les Landes (Parentis-en-Born) et la Gironde (Cazaux).
[3] L'incertaine période à partir de laquelle la production va inexorablement sur son déclin, avec toutes les questions économiques et géopolitiques afférentes.