Les dégâts dans les Landes suite au passage de la tempête Martin
Notice
Le département des Landes a été balayé par la tempête Martin. Sur la côte, les dégâts matériels sont importants . Dans les terres, les arbres sont tombés par milliers, n'épargnant dans leur chute ni les maisons alentours ni les réseaux électriques. Exemple à Biscarrosse et Parentis.
Éclairage
Le 26 décembre 1999, dans l'après-midi, l'alerte à la tempête est confirmée par Météo France. Elle arrive d'Irlande et va surtout souffler sur la vallée de la Garonne. EDF met en alerte ses équipes. Des tempêtes ont déjà soufflé sur les Landes. A France Bleu Gascogne, la radio locale de Radio France, une organisation se met en place pour la nuit, mais personne ne sait ce qui va se passer réellement.
Vers 19 heures le vent se renforce, un arbre écrase une voiture provoquant la mort de son conducteur. Puis, peu à peu, les éléments se déchaînent. Les automobilistes sur les routes dans la forêt voient les arbres tomber sur leur chemin, devant, derrière et puis sur leur véhicule. Les sapeurs-pompiers interviennent. Pour atteindre les naufragés, ils utilisent la tronçonneuse. Des élus demandent au préfet d'interdire la circulation. Des municipalités ouvrent les salles communales pour accueillir les automobilistes bloqués.
Les appels affluent à France Bleu Gascogne. Les journalistes et animateurs se relaient toute la nuit à l'antenne et font passer les messages, ils rassurent aussi ceux que la folie des éléments inquiètent. Mais au petit matin, le téléphone ne passe plus. Les lignes sont coupées par la chute des arbres et quand les pylônes de téléphonie mobile ne sont plus alimentés en électricité, les réseaux deviennent muets.
Des communes comme Sore et Luxey sont complètement isolées ; plus d'électricité, de téléphone filaire et mobile ; les routes sont coupées en de nombreux endroits ; la forêt est à terre à plus de 70%.
Les sapeurs-pompiers interviennent 47 000 fois jusqu'au 30 décembre au soir.
Une grande partie du département des Landes est privée d'électricité, excepté Dax, Mont-de-Marsan et Saint-Pierre-du-Mont ainsi que des secteurs au sud de l'Adour. 45 000 à 50 000 foyers sont ainsi dans le noir. Mais pour pouvoir réparer, il faut dégager les routes. Les services de l'équipement ainsi que les entreprises forestières se mettent au travail dès la fin de la tempête.
De son côté EDF a pour premier objectif le rétablissement des lignes haute tension. Les employés municipaux et l'armée sont mis à contribution pour dégager les arbres et permettre aux agents de travailler. Au 31 décembre 2003, 14 bourgs sont encore à la bougie, les congélateurs branchés sur des groupes électrogènes.
Dans les communes, on s'organise. Par exemple à Sore, pendant que les hommes dégagent la voirie, les femmes font la cuisine pour eux. Des électriciens arrivent d'Espagne et des régions épargnées par le passage des tempêtes Lothar et Martin.
Le courant est rétabli dans toutes les communes landaises le 3 janvier à 21h ; d'importants groupes électrogènes ont servi de relais dans de nombreux quartiers. La remise en état du réseau électrique va prendre plusiquers semaines. Quelques kilomètres de lignes électriques moyenne tension seront enterrées à cette occasion.
Les premières estimations des dégâts forestiers, le 28 décembre, donnent une fourchette de 2 à 5 millions de mètres cubes de bois à terre et de 10 000 à 20 000 km de pistes forestières à dégager avant le printemps. 20 à 30 % de la forêt sont touchés dans les Landes. Des entreprises de bûcheronnage du nord de l'Europe mettent leur savoir-faire et surtout leur matériel à disposition des sylviculteurs landais. En quelques semaines, les tronçonneuses sont remplacées par des machines à bûcheronner. La mécanisation forestière en Aquitaine est accélérée.
Après avoir dégagé le bois des pistes et des parcelles, il faut le stocker ou l'exporter. Les Espagnols achètent mais ne peuvent directement tout transporter. Des stockages tampon sont constitués. Un stockage de plus longue durée avec aspersion, accueillant 300 000 tonnes de bois, est installé fin avril à Mimizan.
Les campings sont touchés, en particulier sur la côte nord, à Biscarrosse. Les acteurs du tourisme sont inquiets pour la saison à venir.