Une école de course landaise
Notice
Reportage sur la formation des jeunes à la course landaise. Une école d'écarteurs a été créée. Entre explications théoriques et entraînement pratique dans l'arène, l'école a pour objectif de créer des vocations et de former les futurs champions de la discipline
Éclairage
Depuis la naissance de la course landaise en tant que pratique organisée et régie par un minimum de règles, c'est-à-dire en gros depuis la fin du XIXe siècle, s'est posé de façon récurrente le problème du renouvellement des acteurs (écarteurs, sauteurs, teneurs de corde, entraîneurs). Dans un premier temps, les « novilladas » organisées dans les villages à destination des amateurs permettaient de repérer des jeunes gens doués et animés du courage qu'il fallait pour affronter parfois à cornes nues les vaches landaises. Mais dès le début du XXe siècle, l'idée d'une école de formation se fait jour. C'est le Docteur Moringlane, le fameux « Clic-Clac » auteur par ailleurs de l'Histoire des courses landaises depuis leur origine jusqu'à nos jours avec l'explication complète et détaillée de toutes les suertes tauromachiques, qui l'inclut en 1907 dans son grand projet de « Fédération des Syndicats de courses ». Il s'agirait d'un véritable « enseignement tauromachique » professé par les aînés aux jeunes débutants. Cette idée fut reprise de manière humoristique en 1914 sous la forme d'une « école de toreros landais » qui s'entraîneraient grâce à un « charriot-vache », mais il fallut attendre la création de la Fédération française de la Course landaise en 1953 pour que ce type de formation voit enfin le jour sous la forme d'une « Ecole taurine ».
Dès la naissance de la Fédération, une commission avait chargé le grand torero landais Joseph Coran (1891-1958), le « Roi de l'arène », de diriger cette première école, ce qu'il fit de 1954 à 1957. Mais des problèmes financiers en empêchèrent le fonctionnement plus longtemps, et l'on revint à l'organisation de « novilladas » à l'occasion desquelles les jeunes venaient apprendre les rudiments de la tauromachie landaise. En outre, à partir de 1964, l'on organisa un « Championnat des jeunes » qui consacrait les efforts de ces aspirants, mettait en valeur leurs aptitudes à devenir un vrai torero, et permettait à ces débutants d'obtenir une licence fédérale leur ouvrant les portes des cuadrillas de courses formelles. Mais cela ne suffisait pas, et l'on décida enfin en 1976 la création d'une véritable école taurine dont l'organisation se fixa sous la direction du capitaine Alban Darbo entre 1979 et 1981, puis de l'ancien écarteur Etienne Noguez jusqu'en 1992. Dès le début, ce furent les arènes de Pomarez, au cœur de la Chalosse, qui accueillirent cette école d'un nouveau genre. Avant d'affronter de vraies vaches, les jeunes apprenaient les gestes face à des chambres à air, que l'on remplaça ensuite par des vélos, puis par une vache électrique et plus récemment par un kart. Ils participent ensuite régulièrement à des courses de promotion ou à des « Courses de l'Avenir », ainsi que, depuis 1964, à un Championnat de France des jeunes écarteurs.
Dans cette vidéo, l'on peut voir que ces jeunes bénéficient de l'expérience d'un instructeur de qualité, l'écarteur et sauteur Michel Agruna, l'un des meilleurs connaisseurs de la course et des vaches landaises.
Après Didier Bordes (1993-1997), la direction de l'Ecole taurine fut confiée en 1998 à Philippe Descazaux qui va lui faire prendre une nouvelle dimension et la faire devenir une structure à part entière de la Fédération française de la Course landaise.