Découverte des lagunes du parc régional des Landes de Gascogne
Notice
Découverte des lagunes du parc naturel régional des Landes : Elles seraient témoin de l'époque glacière. On y retrouve la moitié des espèces de France de libellules dont certaines sont très rares. Mais aujourd'hui, ce patrimoine est menacé, il en reste 500 sur un millier en 1970. La culture du maïs et de la forêt induit le drainage des parcelles. Un inventaire est en cours et le sauvetage des lagunes a été entrepris car il a un intérêt écologique, touristique et économique.
Éclairage
Le Parc naturel régional des Landes de Gascogne est, avant tout, un parc "naturel" ; c'est-à-dire qu'il a pour vocation première la protection et la transmission de l'héritage fragile que constitue son territoire.
Ce territoire n'a d'ailleurs pas été défini au hasard. Limité, à l'origine, lors de sa création en 1970, aux 22 communes du bassin versant de l'Eyre, qui se trouve à cheval sur les départements des Landes et de la Gironde, il se compose de landes complantées en pins maritimes drainées par un chevelu de ruisseaux, affluents du petit fleuve côtier, ourlés de forêts-galeries (1).
Le paysage de landes se divise lui-même en trois grands ensembles : landes sèche couverte de bruyères, lande mésophile où domine la fougère et lande humide caractérisée par la présence de molinie, appelée localement auguicha.
Or, le secteur d'Hostens, situé entre le bassin de l'Eyre et celui de la Garonne, constitue un interfluve mal drainé où se développent des tourbières ; dans cette lande girondine, on exploita même, entre 1933 et 1963, du lignite (du latin lignum, « bois ») provenant de la décomposition de bois fossilisé dans le sous-sol (2): un secteur donc particulièrement propice à la formation de lagunes, un milieu très particulier qui justifie l'attention que lui portent aujourd'hui les spécialistes des milieux humides attachés à l'institution. C'est un biotope remarquable mais dont l'équilibre est toujours menacé par les activités humaines ; d'où les mesures prises afin d'éveiller l'attention des responsables locaux qui doivent comprendre désormais l'intérêt patrimonial et touristique de ces richesses (3).
Il est vrai que les lagunes sont les témoins d'une très longue histoire. Jadis pourvoyeuses de poissons (4), elles sont fréquentes dans les zones interfluviales de la lande humide où elles prennent une forme circulaire ou ovoïde. Les scientifiques penchent pour une origine karstique, là où affleurent, sous l'épaisseur des sables, des couches calcaires. Mais on les trouve aussi au pied de certaines dunes fossiles continentales de forme parabolique comme le Douc de Cazalis, en Gironde. Enfin, sur la côte Aquitaine, de petites formations de ce type peuvent s'esquisser çà et là, derrière le cordon dunaire, en fonction de l'évolution du rivage et des courants qui affluent vers l'océan.
On comprend désormais qu'il n'est plus question d'assainir et de drainer à tout va, comme le préconisaient les plans de mise en valeur des sols de la loi de 1857. Bien au contraire, la Grande Lande s'enorgueillit aujourd'hui de l'existence de ces zones marécageuses, véritable conservatoire naturel d'une flore et d'une faune spécifiques.
Les temps changent : la création de la SEPANSO (5) la même année que la fondation du Parc avait déjà suscité l'intérêt pour les zones humides. En 2001, six ans avant le Grenelle de l'Environnement, on peut dire que le Parc naturel régional des Landes de Gascogne joue parfaitement son rôle puisqu'il essaye d'enrayer la disparition de ces lieux de mémoire naturelle qui renvoient à la formation du bassin aquitain (6).
(1) Empreintes landaises, Visite dans le Parc naturel des Landes de Gascogne.
(2) Belbéo'ch (Gwénolé), « La centrale thermique d'Hostens, une aventure humaine », dans Ressources minérales du sol et du sous-sol des Landes de Gascogne, Actes du colloque de Brocas, 24-25 mars 2000, PNRLG, Travaux et colloques scientifiques n°3, 2001.
(4) En témoigne la lagune des Anguilleyrons, à Hostens, rappelant l'abondance des anguilles dans ce type de formation.
(5) Depuis 1969, la Société pour l'Etude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest (SEPANSO ) est une association française de défense de l'environnement qui œuvre pour la sauvegarde du patrimoine naturel et de notre cadre de vie.
(6) Merlet (Jean-Claude) et Bost (Jean-Pierre) (sous la direction de), De la lagune à l'airial, le peuplement de la Grande-Lande, Travaux et colloques scientifiques du PNRLG 6, Éditions de la Fédération Aquitania, Supplément 24, Bordeaux, 2011.