Descente de la Colmont
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Résumé
Le critérium de canoë-kayak de la Colmont s'est tenu ce jour malgré la crue de la rivière. Reportage à Gorron où les concurrents descendent les eaux tumultueuses sous la pluie. Semblant tout juste en sortir, Marcel Chauvet, vainqueur de l'épreuve, et Jacques Mousset, organisateur et participant, parlent de l'influence du mauvais temps sur la course.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
12 janv. 1982
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Contexte historique
ParDirecteur des archives départementales de la Mayenne
Au début de l’été 1875, la Garonne est en proie à de vives inondations. En visite à Toulouse, le président de la République Patrice de Mac Mahon se serait écrié : « Que d’eau, que d’eau ! » Cette exclamation serait tout à fait à-propos pour décrire le critérium de descente de la Colmont en janvier 1982. La Colmont est une rivière d’une cinquantaine de kilomètres de long, orientée du nord-ouest au sud-est. Elle prend sa source à Fougerolles-du-Plessis, aux confins de la Normandie, et sépare la Manche et l’Orne, d’une part, de la Mayenne, d’autre part, avant d’entrer dans ce département dans les environs de Saint-Aubin-Fosse-Louvain. Elle traverse ensuite Lesbois, Gorron puis Brécé et donne son nom à deux communes : Châtillon et Saint-Mars-sur-Colmont. Elle poursuit son cours jusqu’à Ambrières-les-Vallées, où elle se jette dans la rivière Mayenne. Une importante base de voile se trouve non loin de là, à La Haie-Traversaine. Cette rivière a aussi été le théâtre, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, d’un critérium de descente.
On utilise, dans le vocabulaire sportif, le terme de « critérium » pour désigner une compétition, plus précisément une épreuve servant à classer des concurrents, ce qui permet notamment de déterminer ceux qui participeront aux championnats de France, d’Europe et du monde. En effet, la descente n’est pas une discipline olympique, mais elle dispose de ses propres compétitions. Elle fait partie des disciplines du canoë-kayak, et elle a la particularité d’être une des rares à être organisée (presque) exclusivement en eau vive. C’est une épreuve de vitesse de type « course contre la montre », elle consiste donc à achever un certain parcours le plus rapidement possible. La technicité des concurrents se manifeste dans le choix de la meilleure trajectoire possible, tirant parti des courants favorables tout en évitant les obstacles naturels que forment les rochers. Les championnats du monde ont lieu tous les deux ans depuis 1959. En près de 40 éditions, seules deux ont eu lieu hors d’Europe : au Canada en 1979 et aux États-Unis en 1989. France, Autriche, Italie et Allemagne concentrent au moins cinq éditions chacune. D’ailleurs, les Européens survolent les épreuves avec 21 titres pour la France, 11 pour l’Allemagne et 3 titres ex-aequo entre les deux nations. L’Italie a souvent obtenu la médaille d’argent ou de bronze.
Le reportage est conforme au traitement journalistique de son sujet, en ce qu’il donne des informations utiles au grand public. On apprend ainsi que deux embarcations sont admises en descente : le kayak monoplace, dans lequel le coureur est assis et doté d’une pagaie double, et le canoë monoplace, dans lequel on se tient à genou pour ramer à la pagaie simple. Les embarcations mesurent autour de 4,4 mètres pour un poids de 10 à 12 kilos. À noter qu’en double, on peut utiliser un canoë biplace, qui mesure 5 mètres et pèse 18 kilos. La descente exige donc une indéniable puissance musculaire dans les bras, la ceinture abdominale et les cuisses pour faire avancer l’embarcation de son ou ses occupants.
Autre caractéristique du traitement journalistique de l’information qui transparaît dans cette séquence : un trait d’humour. Il se manifeste à travers le jeu de mots sur le lit de la rivière et le lit pour dormir. Il faut dire que, sur les 115 inscrits au critérium, moins de la moitié ont effectivement pris part à l’épreuve. En cause, selon l’organisateur : d’une part le caractère relativement récent du critérium, d’autre part les conditions météorologiques épouvantables, marquées par des pluies diluviennes. Les conséquences sont décryptées par le vainqueur de l’épreuve : les fortes pluies ont conduit à une crue de la rivière, dont les rives tendent à se confondre avec son environnement. La course est ainsi plus rapide et les rochers, moins visibles, constituent des obstacles moins nombreux. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que la descente est organisée en janvier : selon la station hydrométrique basée à Oisseau, la Colmont, comme de nombreuses autres rivières, est au plus haut pendant l’hiver, tandis qu’elle atteint son débit le plus faible – que l’on appelle « l’étiage » – pendant l’été. D’ailleurs, selon le comité départemental de canoë-kayak de la Mayenne, neuf rivières dans le département sont praticables pour ce sport : la Mayenne elle-même ; la Varenne, la Colmont, l’Aron et l’Ernée au nord ; la Jouanne, le Vicoin et l’Ouette au centre ; l’Erve à l’est.
Bibliographie
- « 1985, critérium sur la Colmont. Didier », Club de canoë-kayak de Laval, s.d., [https://www.cklaval.fr/1985-colmont].
- Comité départemental de canoë-kayak, « Plan de situation des cours d’eau praticables », Club de canoë-kayak de JSPA Mayenne, s.d. [https://www.kayak-mayenne.fr/decouvrir/carte-des-rivieres-en-mayenne/].
- « Du nettoyage de la rivière au Nettoyage de Printemps ! », Club de canoë-kayak de JSPA Mayenne, 22 mars 2022 [https://www.kayak-mayenne.fr/actualites/du-nettoyage-de-la-riviere-au-nettoyage-de-printemps/].
- « La Colmont à Oisseau - Fiche de synthèse », Hydroportail, fiche mise à jour le 3 juillet 2022 [https://www.hydro.eaufrance.fr/sitehydro/M3223010/synthese].
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Benoît (de la) Ménardière
Et puis dans la Mayenne ce dimanche se tenait une importante concentration de canoë-kayaks, la descente de la Colmont.Une descente difficile surtout quand les conditions météo s’en mêlent.
Alain Leclere
La Colmont avait quitté son lit.Les concurrents seraient bien restés dans le leur, qui ne savaient plus à quels saints se vouer tant la pluie mettait d’ardeur à tomber.On a beau être habitué à se mouiller, il n’en reste pas moins nécessaire de faire la différence entre le cours d’eau et la route.Bref, les conditions atmosphériques n’étaient pas bonnes.Mais peut-être l’avez-vous remarqué, il en faut plus pour arrêter les adeptes du canoë ou du kayak, les mordus tout au moins.Quoi qu’il en soit, sur les 115 inscrits, 52 concurrents courageux ont pris part à ce criterium de la Colmont.Serez-vous surpris si je vous dis qu’il faisait frisquet ce dimanche au bord de l’eau ?Alors dans l’eau, je vous laisse imaginer.Et pour vous mettre complètement dans le bain, je vous rappelle qu’en canoë, vous êtes à genoux dans l’embarcation et avez une pagaie simple alors qu’en kayak, vous êtes assis et disposez d’une pagaie double.Mais Jacques Mousset ou Jean-Marcel Chauvet vous expliqueraient cela bien mieux que moi.Du reste, Jean-Marcel Chauvet, neuvième du championnat de France 80 en canoë l’a encore emporté cette fois.
Jean-Marcel Chauvet
Très belle descente, bon niveau d’eau mais bon, le temps n’est pas très très bon.
Alain Leclere
C’est plus difficile quand il y beaucoup d’eau, comme ça ?
Jean-Marcel Chauvet
C’est plus difficile, c’est plus rapide mais techniquement il y a moins de rochers.Ca passe… Enfin, ça va très très vite quand même.
Alain Leclere
Vous préférez, vous, quand il y a peu d’eau, qu’on voit les rochers par exemple ?
Jean-Marcel Chauvet
Non, non je préfère quand il y a de l’eau, quand il y a du volume, c’est…
Alain Leclere
Alors Jacques Mousset, excusez-moi, vous êtes à la fois organisateur et concurrent, on m’a dit qu’autrefois la descente de la Colmont, ça réunissait beaucoup plus de monde.Pourquoi cette désaffection ?
Jacques Mousset
Oui, c’est-à-dire que… en raison du temps principalement, je crois.Il y a quand même eu du froid d’annoncé donc les personnes qui désirent courir hésitent à sortir malgré tout.Et puis on a relancé le criterium de la Colmont depuis 3 ans donc il faut attendre quelques années avant d’avoir plus de participants.
Alain Leclere
C’est d’un bon niveau malgré tout ?
Jacques Mousset
Oui, ça fait 2, 3 années là.On a un bon niveau d’eau même cette année, un niveau très difficile finalement puisque 2 passages quand même relativement techniques en raison du niveau d’eau.
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