Paysage minier autour de Douai
Notice
Au son de la chorale des mineurs de Douai, nous découvrons le paysage minier autour de Douai : un coron, la fosse Gayant et la cokerie à Waziers. A proximité, la cité jardin Notre-Dame, l'église de la Clochette, les installations de l'usine chimique de La Grande Paroisse. Après un détour au terril du 8 d'Oignies à Evin-Malmaison, on retourne à Waziers rue Bernicourt, à la fosse Gayant et enfin la fosse Notre-Dame.
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Éclairage
Cet extrait du documentaire "Les Filles de bronze" consacré aux carillons du Nord, sans commentaire, mais avec en fond sonore la chorale des mineurs de Douai, s'apparente à une sorte de clip musical osant une analogie entre les beffrois du Nord (dont on entend leurs sonorités au milieu de l'extrait) et les chevalements. Il est également un bon résumé du paysage du Bassin minier dans sa diversité. En effet, si les chevalements constituent bien le fil rouge, les images s'attardent également sur les terrils, sur divers type de cités minières et sur les usines liées à la mine, illustrant ainsi les différentes facettes du système et du paysage miniers.
Les fosses, repérables grâce à leurs chevalements sont, par ordre d'apparition :
- la fosse Gayant de la Compagnie d'Aniche à Waziers, mise en service en 1855-1856 et fermée en 1978 ;
- puis, en deuxième partie de l'extrait et à côté de son impressionnant terril conique, la fosse n°8 de la Compagnie de Dourges à Évin-Malmaison, mise en service en 1924 et fermée en 1973 ;
- enfin, après quelques nouvelles images de la fosse Gayant, le reportage finit sur des images de la fosse Notre-Dame, toujours à Waziers, mise en service en 1860 et fermée, pour l'extraction, en 1953. Le puits n°2 a cependant été conservé en fonction pour le service et l'aérage jusqu'en 1977. Les installations sont donc en friches à la date du reportage, alors que le chevalement de gauche reste en fonction.
De ces trois fosses, il ne reste que quelques bâtiments et seul le chevalement de la fosse d'Évin-Malmaison est préservé, inscrit à l'ISMH (Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques) et inclus dans le périmètre Unesco.
Aux côtés des fosses, le reportage montre un aspect souvent oublié du bassin minier : son industrialisation. En effet, la ressource charbonnière a motivé l'installation d'usines utilisant la matière première. Ici, on repère, grâce à ses impressionnantes cheminées, la cokerie qui était liée à la fosse Gayant. Mise en service en 1899, elle est louée en 1974 à Usinor pour approvisionner en coke son usine sidérurgique de Denain ; elle est finalement fermée en 1976 et démolie en 1981. À ses côtés, on distingue, un peu plus loin dans l'extrait, derrière une rangée de cités, une partie des installations de l'usine Finalens de la Société Chimique de la Grande Paroisse, construite en 1924. Utilisant les gaz de la cokerie attenante, l'usine fabriquait de l'ammoniac. Ces deux usines sont typiques du modèle industriel tubulaire, caractérisé par la présence de nombreuses conduites, tuyaux, réservoirs, passerelles et bandes transporteuses, offrant ainsi un paysage industriel brut et fascinant.
Dans le domaine résidentiel, diverses générations de cités ouvrières sont visibles ici. Les corons du début et de la fin du film sont ceux des rues des cités Gayant et Faidherbe, au nord de la fosse Gayant, toujours à Waziers. Ils sont aujourd'hui réhabilités. Les autres images sont, pour la majorité, prises au sein des cités pavillonnaires de la cité Notre-Dame attachées à la fosse du même nom. Cette cité, construite entre 1914 et 1930, se distingue par de grosses maisons à 4 logements aux pignons tous décorés différemment, mais aussi par la présence de maisons plus bases et plus petites (celles de l'avenue des Déportés brièvement visibles). Les habituels jardins et appendices y sont bien visibles. Une partie de la cité a été détruite, notamment celle qui est présentée dans le film aux côtés de l'usine chimique.
Par ailleurs, on distingue à gauche d'un bref plan d'une des rues de la cité Notre-Dame, l'église Notre-Dame-des-Mineurs, rattachée au quartier voisin de la cité-jardin de la Clochette, qui prolonge les cités Notre-Dame vers l'ouest sur la commune de Douai. Ce quartier, aux modèles de maisons bien plus variés que ceux de la cité Notre-Dame, et cette église ont été construits entre 1925 et 1927 par la Compagnie d'Aniche, essentiellement pour des travailleurs immigrés polonais. L'ensemble (la cité-jardin de la Clochette et ses équipements sociaux, comme les écoles et les presbytères), l'église et ce qui reste de la cite Notre-Dame, sont inclus dans le périmètre classé par l'Unesco.