L'avenir des ateliers centraux

27 mai 1972
02m 35s
Réf. 00206

Notice

Résumé :

Reportage sur une reconversion d'importance : celle du département des ateliers centraux des Houillères du Nord-Pas-de-Calais à Wingles. Le responsable des Houillères, M. Gruson, présente le département des ateliers centraux d'Auchel-Bruay, Wingles, Billy-Montigny, Aniche et Anzin. Pour l'avenir, il espère que ces ateliers deviennent la branche mécanique des Charbonnages de France. Déjà ils travaillent pour de grosses entreprises comme Creusot-Loire, Péchiney, Beghin...

Type de média :
Date de diffusion :
27 mai 1972
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Personnalité(s) :

Éclairage

En 1972, la reconversion des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC) vers d'autres activités est déjà bien entamée. C'est en effet le plan Jeanneney de 1960 qui a marqué la volonté de l'État central de diminuer progressivement la production du charbon français, trop cher. Le nord de la France est particulièrement touché car ses veines sont de faible largeur, plissées et parcourues de failles, alors que l'exploitation est plus rentable en Lorraine. L'extraction régionale passe d'un maximum d'après-guerre de 29 millions de tonnes en 1952 à 9 millions de tonnes en 1974, année où le bassin de Lorraine commence à dépasser celui du Nord-Pas-de-Calais. A l'époque du tournage de l'émission, il est encore prévu de fermer les mines de la région vers 1983, soit une dizaine d'années plus tard. L'enjeu est donc important, mais le ton de l'émission reste optimiste, comme d'ailleurs le contexte économique général. En effet, la France connaît encore la période des "Trente Glorieuses", avec une croissance de 5% par an et un chômage inférieur à 3%.

Le développement de nouvelles activités a déjà été bien entamé depuis le début des années 1960. L'État et les collectivités ont encouragé l'implantation de nombreuses usines automobiles, comme Renault à Douai, et d'entreprises d'autres secteurs comme la chimie. Les HBNPC ont également participé à ce mouvement soit directement, soit par l'intermédiaire de leur maison-mère, Charbonnages de France. Les HBNPC ont ainsi mis à disposition des entreprises de nombreux terrains et développé de nouvelles activités par l'intermédiaire de filiales, en particulier dans la chimie. De même, les Houillères cherchent à faire travailler leurs services internes pour des clients extérieurs.

C'est dans cette dynamique que s'inscrit l'exemple présenté dans le reportage, celui des ateliers centraux, organisme chargé de l'entretien de l'ensemble du parc machine. Par une interview du directeur des ateliers centraux, M. Gruson, et une représentation de ses ouvriers au travail, le reportage met en valeur la capacité d'adaptation des HBNPC. Cette entreprise énorme, qui possède de multiples installations dans l'ensemble de la région, rationalise peu à peu ses activités. Elle a regroupé les ateliers centraux d'Auchel-Bruay, de Wingles, de Billy-Montigny, d'Aniche et d'Anzin dans une seule unité regroupant 2 900 personnes. Sur cet effectif, on compte 2 600 ouvriers dont de nombreux ouvriers qualifiés. Au lieu de travailler uniquement pour les Houillères, ce service sert dorénavant de prestataire pour des clients extérieurs. Et le directeur d'égrener une liste de grands groupes français devenus clients des ateliers centraux : Creusot-Loire (groupe Schneider : métallurgie, construction mécanique et nucléaire), Péchiney (aluminium), Béghin (sucre), Usinor (sidérurgie), Vallourec (fabrications de tubes), Chrysler (présent en France après avoir racheté Simca) et Citroën.

L'enjeu de l'adaptation des Houillères à un nouvel environnement était d'autant plus prégnant que l'État a justement décidé en 1971 de transférer aux communes les logements, voiries et réseaux des HBNPC, à charge pour la collectivité nationale de supporter leur rénovation et leur amélioration. Le reportage s'inscrit dans cette dynamique. Elle vise clairement à présenter une autre image des Houillères, celle d'une entreprise compétitive, d'un conglomérat efficace et rationalisé, apte à soutenir le processus de reconversion.

Laurent Warlouzet

Transcription

Gruson
Le département Ateliers centraux est né du regroupement sous une autorité commune des Ateliers centraux, des groupes d’exploitation ; qui sont successivement l’atelier d’Auchel-Bruay, l’atelier Wingles, l’atelier de Billy-Montigny, l’atelier d’Aniche, et l’atelier d’Anzin. Ces cinq ateliers regroupent 2 900 personnes dont 300 ingénieurs, techniciens et agents de maîtrise ; et 2 600 ouvriers dont la plupart sont des ouvriers hautement qualifiés dans les disciplines de la mécanique, de la chaudronnerie ou d’électricité.
(Bruit)
Journaliste
Monsieur Gruson, vous êtes le chef du département Ateliers centraux, comment voyez-vous l’avenir de ce département ?
Gruson
J’imagine qu’il est possible que ce département devienne, à terme, la branche mécanique des charbonnages de France. J’estime que c’est possible tout d’abord, parce que les ateliers ont, depuis 2 ans, apporté la preuve de leur compétitivité en s’ouvrant déjà largement vers l’extérieur. On travaille actuellement pour un grand nombre d’entreprises qui sont cotées sur le plan national, telles que Creusot Loire, Pechiney, Béghin, Usinor, Vallourec, Chrysler, Citroën ; d’autres encore, dans des conditions de compétitivité normale. Et la preuve est faite maintenant qu’elle donne satisfaction à leur clientèle, puisqu’en fin de compte, les clients que j’ai cités, sont devenus des clients fidèles.
(Bruit)