Le charbon, une énergie d'avenir
Notice
Réalisé dans le cadre de la rubrique "Les réalisations" des Actualités Françaises, ce document fait le panégyrique du charbon dont "le domaine grandit chaque jour". Le commentaire affirme que 50 siècles d'extraction sauraient à peine épuiser les ressources. Il faut donc poursuivre la modernisation de l'exploitation.
Éclairage
Ce document diffusé en 1953 est un acte de foi en faveur de l'avenir du charbon français et du charbon en général. Le commentaire est excessif quand il évoque une consommation mondiale de 1,5 milliard de tonnes car ce chiffre ne sera atteint qu'au début des années soixante ! Sans doute fait-il preuve de patriotisme assez cocardier quand il suggère que les mines françaises sont "les mieux outillées du monde".
Il contient aussi d'autres affirmations discutables quand il affirme par exemple que les réserves de charbon pourraient être inépuisables ou encore quand il assène que : "la découverte de nouvelles sources d'énergie ne saurait donc arrêter l'extraction de cette richesse".
Au demeurant, il renseigne sur les principaux usages du charbon au moment de la réalisation de ce documentaire. Trois usages sont évoqués : la fabrication du coke et du gaz de coke, le chauffage domestique, et la contribution des centrales thermiques à la production nationale d'électricité.
On fabrique du coke dans des fours à coke ou cokeries. Le chauffage élimine les matières volatiles, notamment le gaz et le nouveau combustible obtenu est principalement destiné à la fabrication de l'acier par l'industrie sidérurgique. C'est un débouché très important pour les charbons dont la consommation se perpétue jusqu'à nos jours au gré de la consommation des hauts fourneaux (dont le nombre décroît rapidement en Europe). La préparation du coke dégage par ailleurs du gaz qui est utilisé pour les usages domestiques et industriels. Mais les cokeries sont généralement considérées comme très polluantes et le gaz de charbon va rapidement subir la concurrence du gaz naturel (par exemple celui extrait à Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques).
Au début des années 1950, il est vrai que l'essentiel du chauffage domestique repose encore sur le charbon. Mais cet usage décline très rapidement dans la décennie 1950 au profit du fuel. Ainsi, les débouchés domestiques représentent 28% des ventes en 1950 aux Houillères de Provence et 7% en 1960.
Enfin, la production d'électricité thermique dans les centrales à charbon est bien un débouché très important pour le minerai national. En 1960, 26% de la production totale d'électricité en France provient du charbon (56% de l'hydraulique).
Ce document contient donc de nombreuses approximations ou exagérations. Son intérêt est surtout de nous permettre de mesurer la confiance excessive dans l'avenir du charbon des acteurs miniers de la communication.