Le simulateur d'aérage de Drocourt
Notice
Monsieur Puybaraud, chef du Centre de calcul d'aérage de Drocourt, présente un appareil électronique qui reproduit, très exactement en laboratoire, les conditions de circulation de l'air et ses caractéristiques, au fond de la mine. Cet appareil permet de déterminer sous quelle pression il convient de ventiler pour obtenir une évacuation rapide des gaz de houille.
Éclairage
Ce document de 1969 est assez technique. Il porte sur la question de l'aérage des mines et donc le combat pour la sécurité visant à diluer le grisou dans l'air qui circule en permanence dans les galeries. La réglementation impose que le volume de grisou soit inférieur à 1% dans certaines parties des galeries. Le grisou est un gaz naturel qui s'échappe des couches de charbon. Il est à l'origine de nombreuses catastrophes minières comme celle de "Courrières" en 1906 (1 099 victimes).
La fosse de Drocourt, fermée en 1952, est devenue le siège du service géologique et possède alors le simulateur d'aérage des Charbonnages dont on voit ici les installations.
L'ingénieur des Mines, Monsieur Puybaraud, prend appui sur le très important matériel cartographique de l'exploitation, ici le siège 18 du groupe de Lens. Il évoque "un plan de bataille".
L'équipe technique réalise des relevés au fond en photographiant la surface du débit d'air et avec l'aide d'un anémomètre électronique. La pression varie de façon importante avec la profondeur.
Après la phase des relevés et leur traitement par un ordinateur, vient celle de la simulation. Par analogie entre le débit d'air au fond et la circulation électrique sur la maquette pilote, les techniciens peuvent évaluer si le débit d'air est suffisant pour diluer le grisou et, éventuellement, faire des préconisations aux ingénieurs chargés de l'exploitation.
La qualité et l'intensité de l'aérage diminue la présence du grisou et réduit les risques d'accidents. C'est un enjeu majeur de la sécurité dans les mines qui fait l'objet de nombreuses recherches par le CERCHAR (Centre de recherche des Charbonnages de France) depuis sa création en 1947, ainsi que des recherches financées par la première Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA).
En dépit de ces recherches et de ces travaux attentifs, le grisou provoquera encore des catastrophes en France comme celle de Liévin en 1974 (42 victimes), ou celle de Forbach, en Lorraine, en 1985 (22 victimes).