Les procédés modernes de mécanisation pour l'extraction du charbon
Notice
Extrait d'un document "offert par le plan Marshall" et produit par USIS (United States Information Service) présentant les procédés modernes d'extraction du charbon mis en place aux États-Unis. Avec les progrès techniques, le métier de mineur, dangereux et épuisant, s'est amélioré et la production s'est accrue avec l'apparition de machines comme la haveuse.
Éclairage
Ce document diffusé en 1955 est produit par la Good Year Tire and Rubber Company, entreprise fondée au XIXe par l'inventeur du caoutchouc qui fabrique des pneumatiques, dans le cadre du Plan Marshall mis en œuvre en Europe occidentale à partir de 1948. La bande annonce insiste ssur le fait que ce film "est offert par le Plan Marshall". Il est tourné dans les mines de Weelhing Township (Missouri) aux États-Unis.
Le document est conçu de façon très didactique, de la géologie à la haveuse électrique et à l'exploitation "en chambres et piliers", il n'y a rien ici qui puisse étonner ou surprendre les mineurs français. Il permet avant tout d'aborder le rôle historique et la dimension culturelle de Plan Marshall.
A l'issue d'une longue réflexion du gouvernement du Président Harry S. Truman (1884 – 1972) aux États-Unis, le Général Georges Marshall (1889 – 1959) présente le plan qui porte son nom à Harvard, le 5 juin 1947 : "Les États-Unis doivent faire tout ce qu'ils peuvent pour aider à rétablir la santé économique du monde, sans laquelle la stabilité politique et la paix assurée sont impossibles. Notre politique n'est dirigée contre aucun pays, aucune doctrine, mais contre la famine, la pauvreté, le désespoir et le chaos. Son but doit être la renaissance d'une économie active dans le monde, afin que soient créées les conditions politiques et sociales où de libres institutions puissent exister".
Suite à cette annonce, les États-Unis accorderont plus de 13 milliards de dollars à 16 pays d'Europe occidentale entre 1948 et 1952, dont environ 11 milliards de dons non remboursables. La France pour sa part reçoit environ 3 milliards dont 2,5 en dons. Les sommes accordées doivent être dépensées pour des produits et des machines d'origine américaines. En France, cet argent permet de financer les ambitieux projets du Plan Monnet, y compris ceux de la Commission de modernisation des charbonnages.
Les motivations américaines pour cette action spectaculaire sont diverses. Il s'agit de contenir le communisme, avec pour conséquence une amplification de la Guerre froide. Il s'agit aussi de contribuer à reconstituer un partenariat commercial avec l'Europe et de fournir à celle-ci les gigantesques excédents de fabrication issus de l'effort de guerre américain. Le but est de créer un régime de "porte ouverte" (de libre échange) au profit des exportations américaines tout en promouvant la coopération économique entre les pays bénéficiaires.
Le Plan Marshall a fait l'objet de nombreuses controverses. Il est immédiatement refusé en septembre 1947 par l'URSS qui entraîne derrière elle le bloc de l'Est européen. Ce refus est relayé en France par la contestation du PCF qui dénonce "l'impérialisme américain" et quitte le gouvernement. Plus tard, sa pertinence économique a fait l'objet de controverses parmi les historiens. Il reste qu'il a permis de financer en France la modernisation de l'appareil industriel.
Au-delà des aspects économiques du Plan Marshall, ce film montre qu'il s'agit aussi pour les États-Unis de diffuser le "modèle américain" sur le plan des organisations et sur le plan culturel. L'industrie cinématographique, comme le Coca-Cola ou d'autres productions sont des médias de "l'American way of life".