Les comités de femmes soutiennent la grève des mineurs anglais

24 novembre 1984
04m 07s
Réf. 02060

Notice

Résumé :
Les femmes des mineurs grévistes anglais des mines de Barnsley organisent des meetings de soutien et des collectes. Grâce à ces femmes organisées en comités, les mineurs tiennent durant neuf mois de grève. Une de ces femmes, Betty Cook, effectue les courses dans un entrepôt de gros pour la soupe populaire. Peter Oates du service de santé de la mine de Wooley explique que sa femme touche des allocations, seul revenu de la famille. Mme Thatcher, premier ministre, veut supprimer cette allocation pour ceux dont un parent est en grève.
Type de média :
Date de diffusion :
24 novembre 1984
Source :
A2 (Collection: Le magazine )

Transcription

Inconnue 1
[Anglais]
Journaliste
Pour ces femmes de grévistes, Mel et Ray Hunt sont des "scabs", des Jaunes.
Inconnue 1
[Anglais]
Journaliste
Si les deux tiers des mineurs entament leur neuvième mois de lutte, pour une part essentielle, c’est grâce à ces femmes. Ce sont elles qui organisent meetings de soutien et collectes. Mais attention, ici ce n’est pas la déprime, tout au contraire, règnent bonne humeur et moral d’acier.
(Musique)
Journaliste
Betty Cook est membre de ce comité de femmes. Betty, ce matin, achète le nécessaire pour la soupe populaire de son village dans un entrepôt. Un entrepôt de gros où normalement, seuls les commerçants ont accès, mais le directeur a donné le feu vert à Betty et ses amies : un soutien à la grève.
(Bruit)
Journaliste
La soupe populaire. La soupe populaire, ça ne s’était pas vu depuis des dizaines d’années, c’est comme un retour au XIXème siècle. Trois fois par semaine, le midi, les familles du village de Betty reçoivent un repas gratuit. Aujourd’hui, c’est le traditionnel fish and mushy peas, poisson et purée de pois.
(Bruit)
Peter Oates
C’est le seul repas de la journée, avec les faibles allocations que touchent ma femme et mon gosse. Moi, je ne reçois rien du tout. Sans ça, on n’aurait eu que des tartines de confiture, pas de protéine et tout ça.
(Bruit)
Journaliste
La préparation du repas suivant, un vrai rite depuis neuf mois. Un rite essentiel car les familles n’ont plus que le salaire de l’épouse quand elle travaille, et une allocation sociale de 12 Francs par jour et par enfant pour survivre. Une allocation que le gouvernement de Madame Thatcher veut même supprimer pour ceux qui ont un parent en grève. Que pensez-vous de Madame Thatcher ?
Betty Cook
C’est la politique des conservateurs. Elle veut casser tous les syndicats et ramener la classe ouvrière à l’époque victorienne.
Inconnue 2
Elle n’a aucune compassion.
Inconnue 3
C’est une femme qui a toujours eu de l’argent pour nourrir ses gosses. Elle devrait avoir un de ces paquets. Elle saurait ce que c’est d’avoir faim.
Journaliste
Mais la grève n’a pas simplement radicalisé politiquement ces femmes, elle a aussi modifié leurs relations avec leurs maris.
Inconnue 2
Parfois, mon mari se sent un peu négligé, il pense que je passe plus de temps ici qu’à la maison. Mais hier, il m’a dit, quand tout sera fini, les femmes mériteront une médaille.